Microsoft s’est fixé un objectif très ambitieux en matière de lutte contre le changement climatique rapporte Reuters. La firme de Redmond s’engage en effet à effacer son empreinte carbone d’ici 2030 mais aussi à éliminer autant de carbone qu’il en a émis au cours de ses 45 ans d’histoire. « Nous devons commencer à compenser les effets néfastes du changement climatique », a déclaré son CEO Satya Nadella au cours d’une conférence de presse, ajoutant que si les températures mondiales continuaient d’augmenter sans relâche « les résultats seront dévastateurs ».
Microsoft va créer un « Fonds d’innovation climatique », qui investira 1 milliard de dollars au cours des quatre prochaines années pour accélérer le développement de la technologie d’élimination du carbone. L’éditeur souhaite par ailleurs réduire de plus de moitié les émissions de carbone dans sa chaîne d’approvisionnement d’ici 2030, un effort qui nécessite une technologie toujours en cours de développement a expliqué de son côté, le président de la société, Brad Smith (à gauche sur la photo, en compagnie d’Amy Hood, directrice financière de Microsoft, et de Satya Nadella). Celui-ci a annoncé que Microsoft augmenterait les frais qu’elle facture à ses divisions commerciales pour tenir compte de leurs émissions de carbone. Il a précisé que les émissions de carbone en interne étaient facturées 15 dollars la tonne métrique, un prix qui serait augmenté par phases pour couvrir toutes les émissions. Aujourd’hui, le carbone échangé entre les entreprises est de 17 dollars en Californie et de près de 30 euros dans l’Union européenne.
Bill Gates a été parmi les premiers à soutenir Carbon Engineering, une entreprise de Colombie Britannique (Canada) spécialisée dans les technologies de captage de Co2. Sa première usine de captage d’air est actuellement en construction et a pour objectif de capturer 1 million de tonnes métriques de dioxyde de carbone par an.
Microsoft souhaite éliminer suffisamment de carbone d’ici 2050 pour tenir compte de toutes ses émissions depuis sa fondation en 1975. Cela comprend les émissions directes des véhicules de société mais aussi les émissions indirectes provenant de la consommation d’électricité. Reste à savoir comment procéder. Comme l’a expliqué à Reuters la présidente de l’ONG américaine Ceres, l’économie de la capture directe de l’air n’est pas encore établie et les taux de reboisement, confrontés à l’impact grandissant du changement climatique et aux incendies de forêt, pourraient ne pas être assez rapides pour rattraper l’augmentation des émissions.
La décision de Microsoft intervient alors que alors que certains gros investisseurs accordent plus d’attention à la manière dont les entreprises tiennent compte du changement climatique. Le CEO de BlackRock, Larry Fink, a déclaré récemment que les entreprises devaient agir pour faire face à la colère des investisseurs qui estiment que les pratiques commerciales non durables pourraient limiter leur richesse future.
Poussé par des militants à durcir sa position sur le changement climatique, Amazon s’est engagé l’année dernière à être « zéro carbone » d’ici 2040 et à acquérir 100.000 camionnettes de livraison électriques.