Microsoft promet de redistribuer aux développeurs jusqu’à 80% des revenus qu’il générera sur son Store Windows. Le channel Microsoft peut toutefois s’interroger sur la concurrence que représente ce canal de vente direct.

 

Microsoft vient de détailler ce jour sur son blog les principales caractéristiques de son futur Windows Store qui sera adossé à la prochaine version de son système d’exploitation et dont la première beta est attendue pour février. Ce store reprend les recettes qui ont fait le succès de la plate-forme Apple avec quelques différences.

 

Le store Windows sera d’emblée accessible dans 231 pays et supportera plus d’une centaine de langues. Il s’adressera aussi bien au grand public qu’aux entreprises. De même que pour l’App Store, les entreprises pourront contrôler les applications installables par leurs collaborateurs et utiliser le store Windows comme plate-forme de déploiement pour leurs propres applications.

 

Microsoft met surtout en avant la flexibilité de sa plate-forme, en permettant aux développeurs de proposer des applications gratuites, payantes mais aussi, et c’est là qu’il se démarque d’Apple, des versions d’évaluation. Les développeurs seront également libres de proposer la possibilité d’acheter in-app (dans l’application) et d’utiliser leur propre moteur de transaction sans rien devoir à Microsoft.

 

La répartition des revenus est conforme à l’usage d’Apple (70% pour l’éditeur, 30% pour Microsoft) à la nuance qu’au-delà du seuil de 25.000 dollars, les éditeurs pourront garder 80% du chiffre d’affaires généré. Quant au coût d’enregistrement pour les développeurs, il est de 49 dollars par an, contre 99 dollars pour Apple.

 

Au passage, Microsoft s’engage sur la transparence des règles de certification techniques et annonce qu’il fournit avec le kit de développement logiciel un kit de certification qui permet aux développeurs de tester la conformité de leurs applications avant de les soumettre à Microsoft.

 

Enfin, pour achever de convaincre les développeurs de le rejoindre, Microsoft suggère que sa plate-forme pourrait rapidement offrir le plus important potentiel du marché si les quelque 500 millions de PC d’ores et déjà équipés de Windows 7 se mettent à jour vers Windows 8 lorsqu’il sera disponible (vraisemblablement fin 2012).

 

Accessoirement, il lance un concours de développement d’applications (date limite des soumissions le 8 janvier) avec à la clé le fameux PC Samsung de la conférence Build que Microsoft avait distribué à tous les participants pour démontrer son nouvel OS, un an d’abonnement à Windows Azure et deux ans d’abonnement à son Store Windows.

 

Mais si Microsoft ne manque pas d’arguments pour séduire les développeurs, il n’évoque évidemment pas le rôle du channel, qui pourrait avoir à s’inquiéter de ce que Microsoft se mette à vendre en direct des applications – y-compris les siennes – depuis son système d’exploitation.

 

Directement concerné en tant que président de Nexway, numéro un européen de la distribution de contenus numériques, Gilles Ridel ne trahit aucune appréhension. Au contraire, il voit dans la mise en œuvre du store Microsoft la confirmation que les produits vont de plus en plus devenir des canaux de vente à part entière (vente in-app) incitant les éditeurs à bâtir leur propre app store pour vendre des produits complémentaires.

 

Cela représente même une opportunité pour Nexway, qui peut leur fournir les outils pour construire leur plate-forme et les contenus pour l’alimenter. C’est d’ailleurs exactement ce qu’il compte faire avec Microsoft en lui proposant des contenus spécifiques adaptés au marché national. Des contenus à destination des particuliers et des petites entreprises. Car, selon lui, les PME et les grandes entreprises continueront à acheter leurs licences dans le canal de distribution traditionnel.