A l’occasion de MAX 2011, Adobe a annoncé le rachat de PhoneGap, un framework de développement d’applications mobiles multi plates-formes reposant sur les standards du Web.
La bataille entre Flash et HTML 5 n’existe pas, scande haut et fort Adobe, à l’occasion du second jour de Max 2011, la conférence développeurs de l’éditeur qui se tient à Los Angeles du 3 au 5 octobre. Et comme pour justifier son propos, l’éditeur de la plate-forme Flash annonce le rachat de la société Nitobi Software, éditeur du framework Open Source PhoneGap, localisé à Vancouver. Un outil bien connu des développeurs – on parle de 600 000 téléchargements depuis son lancement – de par ses capacités à exploiter les standards ouverts HTML 5, CSS et Javascript notamment, pour le développement d’applications mobiles natives. Et ce sur les principaux OS du marché (iOS, Android, BlackBerry, Windows Phone 7, webOS, Symbian et Bada).
Pour Adobe, il est clair que cette initiative vient sceller dans le marbre son implication au niveau des standards. Standards que le groupe de San Jose entend faire cohabiter avec son produit phare, le Flash – et surtout Adobe AIR (Adobe Integrated Runtime). Le groupe souhaite ainsi être une porte d’entrée dans le développement multi-plateforme, et ce, quelles soient les technologies, nous révélait le Pdg du groupe, Shantanu Narayen, à l’occasion d’une session de questions / réponses avec la presse. Surtout confirme un autre responsable du groupe, outre le fait qu’HTML 5 propose désormais un vaste pan de fonctions innovantes et surprenantes, il est également trop couteux de développer pour deux technologies différents. L’argument économique a en effet de quoi séduire.
« Cette acquisition étend les possibilités de création d’ applications multi plates-formes. Adobe a historiquement fourni des outils au dessus de ses plates-formes, comme Flash et PDF. La tendance aujourd’hui est à la mutation du hardware, avec notamment les tablettes et les mobiles. Et en même temps, la nouvelle plate-forme HTML 5 est devenue une référence dans l’industrie. Il est donc nécessaire de disposer des outils et de la plate-forme pour ces nouveaux terminaux et de la faire évoluer au rythme du marché », explique Dave McAllister, directeur et gourou des standards chez Adobe, dans un entretien avec la rédaction.
Selon lui, ce qui distingue également PhoneGap de la concurrence, c’est également sa simplicité d’utilisation, « qui ne nécessite pas d’investir dans des compétences pointues », pour la réalisation d’applications. A terme, les outils de PhoneGap seront sous forme de Creative Services, présents dans le Creative Cloud annoncé hier lors de cette même conférence développeurs.
Un code donné à la fondation Apache
L’un des points clé du rachat est le choix d’Adobe et de Nitobi de confier le code de PhoneGap à la fondation Apache, au sein de son ‘incubateur à projet. Pour l’heure, le projet est référencé sous le nom Callback, mais ne semble pas définitif, comme l’indique le Wiki de la fondation. Si Mc Allister reconnait les travaux de la fondation Open Source ainsi que son identité très communautaire, il souligne également d’Adobe est fortement impliqué dans quelque 23 projets de l’institution Open Source, en tant que « contributeur principal dans certains, supporter dans d’autres ». Un choix logique donc.
Pour autant, les motivations de placer le code de PhoneGap dans une institution clé de l’Open Source a également un autre intérêt : celui de rassurer la communauté existante de Phonegap : « nous souhaitons conserver la communauté intacte, de façon à ce que les utilisateurs n’aient pas se poser la question quant aux intentions d’Adobe. […] Il s’agit de rassurer la communauté en leur garantissant l’ouverture, tout en nous permettant d’utiliser le code comme nous l’entendons, explique-t-il, faisant ainsi référence à la licence Apache, l’une des licences Open Source les moins permissives. Apache apparait ici comme le contrat de confiance de PhoneGap.
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