Le projet de Iaas Open Source CloudStack est devenu un projet de premier niveau au sein de la Fondation Apache, donnant ainsi un signal au marché : le projet dispose d’une vraie communauté indépendante, hors du giron de Citrix.


OpenStack n’a officiellement pas rallié toute la communauté de l’Open Cloud à sa cause. Il faut aussi compter avec Cloudstack. Le projet d’infrastructure Iaas Open Source, transmis par Citrix à la l’institution Open Source en avril 2012 vient d’être promu au rang de projet de premier niveau (Top-Level Project – TLP) Apache. Un rang qui illustre le fait que le projet Cloudstack a acquis ses lettres de noblesse au sein de la communauté Open Source Apache. Il s’est surtout construit, lui-même, une communauté indépendante et ouverte, dont les soumissions de code ne sont plus le simple fait de Citrix.

Citrix a fait un choix stratégique quant à sa pile Iaas en avril 2012. A cette époque, le spécialiste de la virtualisation a décidé de basculer tous ses développements sur CloudStack, qu’il avait hérité avec le rachat de cloud.com. Abandonnant ainsi OpenStack, une pile concurrente au projet. Le groupe reprochait notamment à OpenStack de bâtir une n-ième alternative aux API cloud d’Amazon et d’être moins « mature » que CloudStack. En confiant le projet à la fondation Apache en 2012, Citrix, qui entend également bâtir une distribution commerciale de CloudStack à partir de code Apache, avait donné un signal clair : proposer une alternative à OpenStack, devenu aujourd’hui le standard de fait de l’infrastructure de cloud privé ouverte – ainsi qu’à VMWare par exemple.


De son côté, OpenStack, initialement un projet commun de RackSpace et la Nasa, est devenu un projet indépendant, contrôlé par une fondation. Se libérant ainsi de sa dépendance à RackSpace, et attirant lui-aussi une communauté plus ouverte aux contributions extérieures. La fondation OpenStack a ainsi permis de créer un référent indépendant, ralliant à sa cause les plus gros ténors de l’IT, comme IBM, HP, Dell, EMC, Cisco et VMware pour n’en citer que certains. Une étude Bitergia nous avait par ailleurs rappelés que depuis la création de cette fondation, les contributions au code d’OpenStack était mieux répartis.


Une communauté très diversifiée


En sortant CloudStack de son incubateur et en le positionnant au rang de projet de premier niveau, la fondation Apache illustre également que le projet Open Source a lui aussi pu trouver une communauté large et diversifiée, conforme aux principes de gouvernance de la fondation. Une forme de sceau Apache, certifiant ainsi l’ouverture et l’indépendance du projet. « Nous sommes parvenus à bâtir une communauté très ouverte, amicale et diversifiée autour de CloudStack, indique par ailleurs Chip Childers, vice président d’Apache CloudStack, sur le blog de la fondation. Les nouveaux participants ont reçu un accueil chaleureux et nous sommes sûrs que tous les contributeurs sont sur un pied d’égalité, qu’ils écrivent du code ou participent aux autres aspects du projet. »

Nos confrères d’Infoworld se sont quant à eux intéressés aux contributeurs de CloudStack, s’appuyant sur la base de projets Open Source de l’Américain Black Duck. Ainsi le nombre de contributeurs à CloudStack a progressé de 185% sur les douze derniers mois, avec 134 contributeurs à ce jour, issu de différentes sociétés, hors Citrix. Quelque 5 500 commits ont été réalisés sur la même période. Au total, quelque 16 795 commits ont été réalisés par 164 contributeurs, ce qui représente 1 161 748 lignes de code.

Pour Chip Childers, CloudStack a également pu profiter de sa base d’utilisateurs bien en place pour consolider sa communauté. « CloudStack avait l’avantage de disposer de nombreux déploiements à grande échelle, sur le long terme, démontrant ainsi la stabilité et la scalabilité su projet ». Citons en effet Zynga, BT, Korea Telecom et SunGard.

En France, l’hébergeur Ikoula a également fait le choix de CloudStack pour bâtir son offre de cloud privé. Son patron, Jules-Henri Gavetti, avait à l’époque indiqué avoir été rassuré par le fait que CloudStack soit un projet hébergé par la fondation Apache. Pour lui, OpenStack constituait un vrai « risque industriel » quant à l’ouverture de son code. Un avis qui semble-t-il est aujourd’hui partagé.

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