Le lancement par Cisco de l’offre Unified Computing System ne laisse pas indifférente la concurrence qui, sous couvert d’ouverture, y voit un moyen d’enfermer les clients dans un système propriétaire.

 

 

Tout le monde attendait donc avec impatience cette offre qui avait déjà été dévoilée goutte à goutte à travers un teasing efficace. John Chambers, le flamboyant patron de Cisco, pouvait donc sans crainte faire son show en présentant l’Unified Computing System (UCS pour les intimes) lors d’une web conférence très attendue. Et il faut dire que l’offre présente bien sous tous rapports.

 

D’un point de vue marketing, la démarche de Cisco est particulièrement intelligente. Le constructeur propose en effet une solution prête à l’emploi réunissant les réseaux (commutateurs 10 Gigas avec connexion FcoE, cartes adaptateurs), les serveurs physiques (serveurs lames) et virtuels, l’accès au stockage ainsi qu’une console de supervision. Une approche qui a fait grincer des dents chez HP, ennemi déclaré depuis l’arrivée à sa tête de Mark Hurd. Lequel ne se gêne pas, soit dit en passant, pour marcher sur les plate-bandes de la firme de San José avec sa solution ProCurve.

 

La guerre est ouverte


On peut même dire que la guerre est désormais déclarée avec d’un côté l’alliance à l’origine d’UCS (Cisco, Microsoft, Intel, VMware et BMC Software) et de l’autre pêle-mêle HP, Dell, IBM et Brocade. Même Citrix a boudé la présentation. Son responsable marketing Wes Wasson ne s’est d’ailleurs pas gêné pour critiquer la Sainte Alliance. « Intel soutient tous ceux qui supportent le X86 et Microsoft soutient tout ce qui accepte Windows », a-t-il déclaré à la presse spécialisée américaine. Il ne serait donc pas surprenant de voir les lignes du front bouger d’ici peu.

Brocade et HP y sont aussi allé de leur petit couplet. « Il faut faire de gros investissements pour faire des économies », a ironisé le chef de produit marketing de Brocade, Marty Lans, lequel ne croit d’ailleurs pas aux chances de Cisco de pouvoir pénétrer le marché des data centers. Quant à Jim Ganthier, responsable marketing Blade Systems chez HP, il a estimé que « l’UCS ne couvrait que 25 à 50% des besoins des data centers », ajoutant que les futurs acheteurs seraient obligés de gérer en même temps la partie technique et la virtualisation. « Tout ce que l’on nous a montré existe sur le marché, notamment chez HP », a-t-il conclu.