AT&T, Cisco, GE, IBM et Intel s’associent pour créer un consortium dédié à ce que l’on appelle désormais l’Internet industriel et qui vise à renforcer l’intégration entre les mondes physiques et virtuels.
Aucun européen dans ce nouveau consortium baptisé Industrial Internet Consortium (IIC). Certes, il s’agit là d’un consortium de plus dont on ne sait pas trop quel sera l’importance, mais c’est néanmoins le signe d’une évolution majeure. Fin 2013, GE avait lancé une première salve en annonçant 14 nouvelles technologies « Predictivity » basées sur l’analytics et applicables aux secteurs de l’aéronautique, de l’industrie du pétrole et du gaz, des transports, de la santé et de l’énergie (GE lance une grande offensive dans le big data industriel). L’idée est simple, tous les équipements existants ou à venir dotés de capteurs pourront produire des données et seront source d’améliorations considérables dans de nombreux domaines.
Dans un livre blanc intitulé Industrial Internet: Pushing the Boundaries of Minds and Machines, GE présentait l’Internet industriel comme la combinaison de trois éléments :
– Les machines intelligentes : Il s’agit de connecter tous les équipements existants que ce soit des machines industrielles, des robots, des réseaux, des flottes de véhicules avec des capteurs ou de sondes ;
– L’analytics et le big data : récupérer, stoker, analyser et restituer les volumes considérables des données produits à partir d’algorithmes prédictif, de systèmes d’automatisation dans des domaines comme la science des matériaux ou l’ingénierie électrique et d’autres disciplines permettant de mieux comprendre le fonctionnement des machines ;
– Les humains connectés : la possibilité de connecter à tout moment les individus, qu’ils soient à l’usine, au bureau, à l’hôpital ou en situation de mobilité améliorent considérablement les activités de conception, de conduite ou de maintenance ainsi que la sécurité et la sûreté.
L’IIC se donne comme mission de favoriser l’innovation en :
– S’appuyant sur ces cas existants ou en créant de nouvelles applications pour valider le concept ;
– En définissant les meilleures pratiques et les architectures de référence pour faciliter le déploiement de ces nouvelles technologies ;
– En influençant sur la définition des standards pour les processus de déploiement des systèmes industriels ;
– Et en contribuant à l’animation de l’écosystème et à l’échange d’idées.
C’est donc pour l’instant une affaire purement américaine. Le consortium fait référence à une initiative du gouvernement américain d’un montant de 100 M$ pour la R&D lié aux systèmes « cyberphysiques » et à un partenariat avec le secteur privé dans les domaines de la santé, des transports, des villes intelligentes et du smart grid.
Des chiffres difficilement vérifiables sont proposés par divers acteurs. General Electric estime que l’Internet industriel pourrait contribuer à la création de 10 000 à 15 000 milliards de dollars de PIB dans les 20 années à venir. De son côté, le Gartner considère que la numérisation des actions humaines et économiques pourrait prendre la place d’un travailleur sur trois d’ici à 2020. De son côté, McKinsey évalue l’impact économique entre 2 700 et 6 200 milliards de dollars en 2025. Les bénéfices apportés par ces technologies étant la réduction des coûts des opérations, l’amélioration de l’efficacité, la réduction des gaspillages et l’amélioration de la productivité.
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