Le gouvernement va aider les startups, durement touchées par la crise du coronavirus. Il s’agit généralement de PME fragiles du fait de leur modèle de développement, fondé sur des investissements conséquents, une forte croissance et l’atteinte de la rentabilité seulement après plusieurs années d’activité, et de leur positionnement sur des produits et services innovants. En accompagnement du soutien des investisseurs privés et en plus des mesures ouvertes à l’ensemble des entreprises, elles pourront bénéficier de mesures spécifiques mises en place par le secrétariat d’Etat chargé du numérique, le secrétariat général pour l’investissement et Bpifrance. Cela représente un total de près de 4 milliards d’euros précise ce dernier dans un communiqué.

Une enveloppe de 80 millions d’euros, financée par le Programme d’investissements d’avenir (PIA) et gérée par Bpifrance est ainsi destinée aux jeunes pousses qui étaient en cours de levée de fonds ou qui devaient en réaliser une prochainement et qui sont dans l’incapacité de le faire du fait de la contraction du capital-risque. Ces financements se feront sous la forme d’obligations avec accès possible au capital et devront être cofinancés par des investisseurs privés, l’ensemble des financements atteignant au moins 160 millions d’euros.

Dans le cadre des prêts de trésorerie garantis par l’Etat, une enveloppe spécifique de près de deux milliards d’euros leur est dédiée. Le montant du prêt pourra atteindre jusqu’à deux fois leur masse salariale 2019 en France, ou, si plus élevé, 25 % du chiffre d’affaires annuel comme c’est le cas pour les autres entreprises. Ces prêts sont distribués à la fois par les banques privées et par Bpifrance qui lancera un produit dédié. La garantie peut couvrir jusqu’à 90 % du prêt et est tarifée à un coût annoncé comme modique, en fonction de la maturité du prêt.

Comme l’ensemble des entreprises, les startups ont la possibilité de demander un remboursement anticipé des créances d’impôt sur les sociétés restituables en 2020 et un traitement accéléré des demandes de remboursement des crédits de TVA par la Direction générale des finances publiques. En tant que PME et/ou jeunes entreprises innovantes elles ont donc le droit de demander dès à présent et sans attendre le dépôt de la déclaration de résultat (liasse fiscale) le remboursement du crédit impôt recherche pour l’année 2019.  Cela correspond à une avance de trésorerie de l’ordre de l’ordre de 1,5 milliard d’euros estime le secrétaire d’Etat chargé du Numérique, Cédric O. Ce dernier assure que les services des impôts des entreprises (SIE) se mobilisent pour traiter ces remboursements sous quelques jours.

Par ailleurs, Bpifrance et l’Ademe accélèrent automatiquement le paiement des aides à l’innovation du Programme d’investissement d’avenir (PIA) en versant par anticipation les tranches non payées pour les dossiers déjà validés. Autre bonne nouvelle, les échéances de remboursement sont reportées jusqu’à 6 mois pour les entreprises bénéficiaires d’aides sous forme d’avances remboursement ou assorties de redevances.

Enfin, l’Etat annonce qu’il va consacrer cette année près de 1,3 milliard d’euros pour l’aide à l’innovation sous forme de subventions, avances remboursables, prêts, etc. Bpifrance de son côté poursuit ses investissements directs et en fonds de fonds aux côtés des investisseurs privés.

« Les startups ont un poids croissant dans l’économie, en particulier dans les emplois. Elles développent également des produits et services innovants dont l’utilité est d’autant plus reconnue par les Français dans le contexte du confinement, notamment pour la téléconsultation, le télétravail ou la livraison », commente dans le communiqué Cédric O. « Du fait de la spécificité de leur modèle de développement, il convenait de prendre des mesures d’urgence dédiées afin de soutenir, aux côtés de leurs actionnaires, celles dont l’activité est fortement affectée par le Covid-19. »