Dialogue de sourds au sein de la branche informatique du constructeur allemand, entre la direction qui souhaite l’externalisation et les syndicats, notamment la CFTC, qui craignent une délocalisation douce.

La restructuration de Siemens IT Solutions & Services aura un impact sur le sort des 130 salariés de SIS France. En effet, le 22 mars Siemens France a confirmé l’externalisation de sa branche informatique.

Le syndicat CFTC a aussitôt demandé le report de ce projet afin de laisser aux partenaires sociaux le temps de trouver des solutions dans un cadre interne. Le syndicat chrétien estime en effet que la solution proposée par la direction ne garantit en rien l’activité dans l’Hexagone mais qu’au contraire elle organise la délocalisation vers les filiales belge, allemande et italienne de l’informatique interne. La CFTC rappelle que SIS France a déjà délocalisé son centre d’appel à Cork en Irlande en 2008 et son centre de calcul à Madrid en 2009. Elle redoute de voir « ces délocalisations douces déboucher sur une mort lente mais inexorable de l’emploi en France ».


Le syndicat fonde aussi ses craintes sur le fait que le dernier contrat signé entre Siemens et SIS  prévoit des réductions de coût de l’ordre de 33 %. La direction estime quant à elle que cette perte de revenus sera compensée par l’arrivée de clients extérieurs. Elle reconnaît toutefois que le business model de SIS engendre « inéluctablement des variations de ressources permanente,  des transferts de personnel vers des sous-traitants et des évolutions liées aux gains de productivité nécessaires à chaque contrat ».


Chaque partie campe sur ses positions, la direction reprochant aux représentants syndicaux de bloquer le processus, « l’absence d’avis des instances représentatives du personnel ne lui permettant pas d’établir un dialogue direct et ouvert avec l’ensemble de ses collaborateurs ». « Comme s’il suffisait de supprimer les comités d’entreprise pour favoriser la communication ! », s’exclame-t-on du côté syndical.

 

Le CCE vient de missionner le cabinet APEX pour vérifier la viabilité de la future entreprise. En attendant, c’est le dialogue de sourds.