Le passage de témoin de Siemens à Fujitsu gardera un goût amer pour les salariés français de leur filiale commune : le constructeur vient d’annoncer la suppression de 112 emplois sur 158.

 

Cela faisait des mois que les salariés le pressentaient, le couperet vient de tomber : Fujitsu Technology Solutions, nouveau nom de Fujitsu Siemens Computers, va supprimer 112 postes sur 158 au sein de sa filiale française.

 

Cette restructuration prendra la forme d’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) dont la procédure de consultation a commencé ce mercredi 1er avril. A priori tous les services seront touchés d’égale manière, y compris la division serveurs et stockage pourtant présentée comme une activité stratégique.

 

Un secret bien gardé

 

Le secret de cette restructuration a été bien préservé jusqu’ici. Ces derniers jours, la direction de Fujitsu Siemens France avait multiplié ses interventions dans les média pour officialiser sa nouvelle raison sociale et détailler sa nouvelle stratégie, suite au rachat par Fujitsu Ltd de la part de 50% jusque là détenue par Siemens dans l’entreprise.

 

Si elle a admis une perte de 100 M€ pour l’exercice s’achevant fin mars, elle s’est bien gardée d’annoncer un plan social. Ce sont finalement les syndicats, accusant réception de leur convocation au comité d’entreprise extraordinaire de ce 1er avril, qui ont révélé le pot aux roses.

 

C’est la consternation dans le channel

 

Pour les partenaires c’est la consternation. Comment leur fournisseur va-t-il pouvoir continuer à les supporter avec une équipe trois fois plus réduite ? C’est la question que beaucoup se posent. « Vendre du Fujitsu-Siemens n’était déjà pas facile, compte-tenu de leur déficit de notoriété, confie un revendeur monomarque, partenaire du constructeur depuis 40 ans. Mais si notre contact commercial venait à partir, on serait vraiment mal ».