En mettant la main sur l’activité informatique de Siemens, la SSII dirigée par Thierry Breton se hisse au niveau de Capgemini en Europe. Une expansion qui ne se fera pas sans casse sociale.
L’idée était en l’air depuis plusieurs années. Elle vient enfin de se concrétiser. Atos a annoncé le rachat pour 850 millions d’euros de Siemens IT Solutions & Services (SIS), entité regroupant les activités informatiques de Siemens. Le paiement se fera en titres et en numéraire. Atos déboursera 186 millions d’euros et octroiera au Français 12,5 millions de nouvelles actions pour une valeur de 414 millions d’euros.
L’équipementier allemand détiendra ainsi 15% du capital du nouvel ensemble, baptisé Atos-SIS, lequel pèsera 8,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires (dont 3,7 milliards d’euros pour SIS et 5 milliards d’euros pour Atos). Siemens, qui s’engage à conserver ces actions pendant 5 ans, recevra également des obligations convertibles à 5 ans pour une valeur de 250 millions d’euros.
Pour 2011, le nouveau champion des services européens vise 9 à 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires pour une marge opérationnelle de 7 à 8%, et une hausse du bénéfice par action de 50% par rapport à celui de 2011. Ses dirigeants escomptent à cette date un flux net de trésorerie se situant entre 350 et 400 millions d’euros. Dans la foulée, le nouvel ensemble obtient de Siemens un contrat d’outsourcing de son système informatique évalué à 5,5 milliards d’euros sur sept ans.
Si les actionnaires marquent leur accord, la fusion pourrait être effective au mois de juillet prochain. Les représentants du personnel d’Atos seront également consultés. L’opération devrait entraîner la suppression de 1.750 postes chez SIS, dont 650 en Allemagne. On ne connaît pas le nombre des licenciements prévus dans l’Hexagone, où SIS compte 130 collaborateurs. On s’attend toutefois à une réaction vive des syndicats. Le projet d’externalisation de l’activité SIS avait en effet provoqué un mois de mars dernier le déclenchement d’un droit d’alerte. Nous avons essayé de joindre les élus du CE de SIS, mais sans succès.