Dans la guerre commerciale qui l’oppose aux Etats-Unis, la Chine utilise à nouveau l’arme des terres rares, dont elle contrôle plus de 70% de la production mondiale. Elle a annoncé le renforcement des contrôles à l’exportation sur sept éléments de terres rares essentiels pour diverses industries de haute technologie.

La liste des terres rares visées comprend le samarium, le gadolinium, le terbium, le dysprosium, le lutécium, le scandium et l’yttrium. La Chine avait déjà imposé en 2023 des restrictions similaires sur le gallium et le germanium essentiels à la fabrication des semi-conducteurs.

Les analystes prévoient que ces contrôles plus stricts pourraient restreindre davantage l’offre mondiale et menacer de façon ciblée les chaines d’approvisionnement IT, faute d’éléments substituables à court terme.

« Les déploiements d’infrastructures axées sur l’IA, notamment ceux impliquant des GPU, des accélérateurs de périphérie et un refroidissement à haute efficacité, sont directement dans le collimateur », déclare dans Networkworld Sanchit Vir Gogia, analyste en chef de chez Greyhound Research. « Il en va de même pour les efforts de recherche et développement en informatique quantique et les systèmes de stockage haute fiabilité où les matériaux thermiques et magnétiques sont importants. »

Le ministère chinois du commerce a justifié cette mesure en déclarant que le contrôle des exportations de biens à « double usage » pouvant avoir des applications militaires est essentiel pour préserver la sécurité nationale, la stabilité régionale et la paix dans le monde.

« Nous pensons que cela s’inscrit dans une évolution plus large de la posture de la Chine : d’un nœud passif dans les chaînes d’approvisionnement technologiques mondiales, elle devient un gardien actif de l’économie », estime pour sa part l’analyste de Greyhound Research.