» Acer est à vendre mais l’acheteur devra y mettre le prix et recevra une coquille vide. Bienvenue ! « , a déclaré mercredi dernier le fondateur et président honoraire du fabricant taïwanais, Stan Shih. Ce dernier répondait ainsi à un journaliste qui lui avait demandé si une cession de l’entreprise était envisageable.

Beaucoup ont vu dans ces propos, rapportés par Reuters, un appel à candidature. Mais qui voudrait d’une coquille vide, chère de surcroit, qui ne gagne pas beaucoup d’argent (quand elle n’en perd pas) et qui se bat sur un marché en plein marasme ?

Il semble au contraire que Stan Shih n’envisage pas réellement de cession. Il a d’ailleurs ajouté que gagner de l’argent n’était pas la priorité des dirigeants de l’entreprise.  » Les équipes de direction américaines et européennes se focalisent en général sur l’argent, les CEO ne travaillent que pour l’argent. Alors que les Taïwanais sont plus sensibles à l’utilité de leur mission et aux facteurs émotionnels. « 

Empêtré sur le marché des PC portables dont il ne parvient pas à sortir, Acer cumule les résultats décevant depuis 2011. Au cours du second trimestre 2015, le constructeur a ainsi enregistré un chiffre d’affaires de 60,2 milliards de dollars taïwanais (1,64 milliard d’euros), en baisse annuelle de 11,4%, pour un bénéfice net de 2,45 millions de dollars taïwanais (67.000 euros) contre 484,70 millions de dollars taïwanais (13,22 millions d’euros) un an plus tôt.

En novembre 2013, après un trimestre particulièrement catastrophique qui s’était soldé par une perte de 92,15 milliards de dollars taïwanais (331 millions d’euros), le CEO d’alors, JT. Wang était remercié. Stan Shih, qui s’était retiré des affaires pour se consacrer à des oeuvres caritatives, était rappelé en catastrophe à la tête de l’entreprise. Après un intérim de trois semaines, il cédait les rênes à Jason Chen, tout en conservant les postes de président exécutif et président du conseil d’administration à titre transitoire. Depuis mai 2014,  il est président honoraire de la société.