Voilà une étude américaine certes, mais qui devrait intéresser nos responsables IT. La Computing Technology Industry Association (CompTIA), l’organisme certificateur qui se considère comme la voix de 

l’industrie IT mondiale, a interrogé 400 responsables IT et chefs d’entreprise au sujet du BYOD. Les réponses de ces derniers vont décevoir ceux qui pronostiquent la forte expansion du phénomène.

En fonction de la taille de l’entreprise, entre 39 et 51% des répondants déclarent ne pas s’intéresser au BYOD.
 » Le nombre d’entreprises qui ne pratiquent pas le BYOD est beaucoup plus élevé que ce que laisse penser le matraquage dont ce terme fait l’objet « , a confié à nos confrères de CIO le responsable des analyses technologique de CompTIA, Seth Robinson.
Pour ce dernier, le matraquage en question n’est pas bâti totalement sur du sable. Il constate toutefois un ralentissement du phénomène.

L’enquête remet en question bon nombre de dogmes.
Le premier concerne les économies réalisées. Si l’on additionne les coûts engendrés par la gestion du BYOD, ceux générés par l’analyse des comptes-rendus, par les applications zombies, le gaming au bureau, le désordre engendré sur le réseau etc. on obtient quelquefois des coûts supérieurs aux économies promises.

Une autre antienne veut que le salarié muni de son propre terminal serait plus épanoui. Faux paraît-il. Les règles mises en place dans l’entreprise pour empêcher les problèmes et abus seraient tellement contraignantes que bon nombre de salariés ne semblent pas du tout prêts à participer à un éventuel programme BYOD. On raconte notamment que certaines sociétés n’ont pas hésité à se séparer de collaborateurs qui avaient oublié de signaler la perte de leur terminal, violant ainsi des règles particulièrement draconiennes.

Autre certitude qui risque d’être battue en brèche : le BYOD améliorerait la productivité des travailleurs. Il ressort de l’enquête que la majorité des entreprises sondées n’ont pas constaté d’amélioration de ce point de vue.

Une autre légende veut que le BYOD faciliterait la vie de la DSI. Là encore, les principaux responsables sont dubitatifs, évoquant les risques de pertes de données auxquels ils sont soumis.
CIO rappelle qu’une enquête de Centrify a récemment révélé qu’une bonne partie des 500 salariés d’une PME américaine avaient plus de six applications tierces sur leur terminal, et que 15% de ces salariés avaient mis en péril leurs données personnelles ou leur mot de passe.

« Je ne crois pas que l’on verra le nombre de projets BYOD augmenter considérablement au cours des prochaines années « , conclut Seth Robinson.