Malgré un bon accueil de l’édition 2008, les organisateurs de la Web 2.0 Expo ne reconduiront pas la manifestation cette année. La situation économique sonnerait-elle le glas des grands rassemblements ?

 

L’édition 2009 de l’Apple Expo supprimée, un salon GSMA boudé par une partie du public, un CEBIT qui affiche le quart de participants en moins et à présent les organisateurs de la Web 2.0 Expo (O’Reilly et TechWeb) qui décident de ne pas reconduire l’édition européenne « jusqu’à ce que l’économie rebondisse » : la crise aurait-elle sonné la fin des grands messes high-tech ? En énumérant cette liste – d’ailleurs incomplète – on est tenté de le croire.

 

En interrogeant les organisateurs de salon, on en est persuadé. « Les salons vitrines, qui mettent en avant la notoriété ou les innovations ne sont pas ce qui se vend le mieux. Dans la situation économique très difficile que nous vivons les gens privilégient des rencontres physiques entre vendeurs et acheteurs. C’est pourquoi les salons strictement basés sur les rendez-vous comme le MedPi fonctionnent encore mieux qu’avant. Les gens se réunissent pour faire du commerce. C’est indispensable lorsque la situation économique est très difficile », estime Laurent Eydieu, directeur commercial chez Reed Expositions France.

 

Des solutions, non de la technique

 

Retour vers le concret donc. Un point de vue partagé par Sylvain Arquié, PDG d’Infopromotions. « Si on parle des grandes tendances ou de technique, les gens ne sont pas intéressés. Dès qu’on évoque des solutions, ils ont confiance et ont tendance à investir surtout s’il existe un facteur de réduction des coûts. Ainsi notre salon Ressources Humaines qui propose pourtant à 80% des solutions high-tech fait 30% de participants en plus que l’année dernière. On est également en avance dans la commercialisation du salon ERP qui se déroulera début octobre. Sur des thèmes plus innovants ou moins bien marketés par les offreurs c’est différent. Communication over IP marche ainsi moins bien parce que le langage est trop technique. »

 

Pourtant la crise n’épargne pas tout à fait les salons aussi spécialisés soient-ils. « Les participants sont plus vigilants en terme d’enveloppe budgétaire. Il n’y a plus de superflu, plus de poudre aux yeux. Ils sont économes aussi bien en mètres carrés que dans la présentation des stands », conclut Laurent Eydieu.