Chez Interdata (groupe IJnext), on se souviendra de 2020 non pas comme de l’annus horribilis que tout le monde a vécue mais comme de l’année du rétablissement après un exercice 2019 très compliqué. Quand il succède à Jean-Marc Odet aux commandes de l’intégrateur réseaux au début de l’année 2019, Antoine Watissee croit arriver dans une entreprise en pleine croissance et rentable. Au lieu de quoi, il découvre une entreprise en crise, qui vient de réaliser (tardivement) être passée complètement à côté de ses objectifs 2018. Le chiffre d’affaires est en baisse de 14% (à moins de 25 M€) et le résultat d’exploitation est dans le rouge à hauteur de 5% du chiffre d’affaires.

Que s’était-il passé ? Après une croissance exceptionnelle de 35% en 2017 et forte d’un excédent d’exploitation confortable (6% du CA), l’entreprise a probablement vu trop grand trop vite pour 2018. Les recrutements et les investissements (formations, nouvelles offres, etc.) se sont envolés. Mais les revenus n’ont pas suivi. Pris dans un déménagement aux Ulis (94) et l’arrivée dans le groupe IJnext de la société de services VTR, le management n’a pas vu tout de suite les alarmes s’allumer.

« Il a fallu alléger les effectifs, revoir l’organisation, améliorer la productivité des commerciaux et des experts et remotiver les équipes », témoigne Antoine Watissee. Des efforts de restructuration qui s’avèrent payants. À l’issue de l’exercice 2019, le chiffre d’affaires est reparti à la hausse et le résultat d’exploitation est à l’équilibre.

L’intégrateur a aussi retravaillé son catalogue produit. « On a clarifié l’offre en privilégiant les partenaires dits 360. À savoir les partenaires sur lesquels on est capable de fournir la panoplie complète de services : le conseil, l’architecture, le déploiement, la mise en œuvre, la maintenance, la formation mais également les services managés et les services d’exploitation », poursuit Antoine Watissee. Accompagner l’intégrateur dans sa transition vers les services managés, c’est précisément la mission qui lui avait été confiée lors de son recrutement fin 2018 et à laquelle il s’est attelé dès que l’entreprise a été remise sur les rails. Interdata compte à ce jour huit partenaires 360 : Extreme Networks, Juniper, Efficient IP, Adva Optical Networking, A10 Networks, Fortinet, Palo Alto et Pulse Secure.

Interdata s’est notamment attaché à promouvoir de nouvelles offres de services facturées à l’usage. Parmi les plus en vue ou les mieux accueillies : ses offres Fiber as a service, qui permettent aux clients recherchant de la redondance de datacenter de bénéficier des liens fibre, des équipements actifs, des logiciels et des services d’exploitation, pour un loyer mensuel ; Easyconnect, solution de VPN en paiement à l’usage (appuyée sur la technologie Pulse Secure) ; ou Flex WAN, service de SD-WAN infogéré (sur l bese des technologies Juniper et Extreme Networks principalement). Fiber as a service a été mise en œuvre il y a plusieurs années mais Easyconnect et Flex WAN sont récentes. D’autres offres sont en cours d’élaboration, notamment un service de Wifi managé et un service de LAN managé. Date de disponibilité attendue : 2e trimestre 2021.

Sur l’exercice en cours, Interdata a bien évidemment subit les conséquences de la crise. Le gel des commandes induit par le premier confinement s’est traduit par un trou dans les facturations au début de l’été. Mais l’intégrateur bénéficie depuis la rentrée de septembre d’un rattrapage fort qui devrait lui permettre de stabiliser son chiffre d’affaires annuel mais surtout de renouer avec la rentabilité. Autre satisfaction sur l’année écoulée : il enregistre une croissance avec l’ensemble de ses partenaires 360.

Antoine Watissee se montre très prudent pour 2021. Si l’activité reste très bonne, il constate que certains clients ont souffert et annoncent des budgets plus faibles. Plus embêtant : beaucoup de clients ne connaissent pas encore leur budget en raison des incertitudes sanitaires. Un contexte qui l’incite à viser encore un chiffre d’affaires stable en 2021. L’activité devrait néanmoins être portée par la montée en puissance attendue des services managés et des services d’exploitation réseau sur lesquels l’intégrateur continuera de mettre l’accent, notamment auprès de sa base installée.