La restructuration drastique engagée par Imation au mois de septembre se justifiait pleinement. C’est ce que l’on constate à la lecture des résultats arrêtés à cette date et qui viennent d’être publiés.

Le chiffre d’affaires atteint 129,2 millions de dollars, ce qui représente une baisse de 26,2% sur un an. Impactée par des charges exceptionnelles de 113,9 millions d’euros, la perte opérationnelle est de 148,7 millions de dollars, soit un déficit par action diluée de 3,70 dollars. Les charges exceptionnelles se décomposent en 40,2 millions de charges de restructuration et « autres charges », en actifs incorporels pour une valeur de 37,6 millions de dollars et en dépréciations de valeurs pour un total de 36,1 millions de dollars. Au 30 septembre la société disposait d’un solde de trésorerie de 94,3 millions de dollars. Le feu est donc dans la maison.

Le CEO par intérim, Robert Fernader, n’en affiche pas moins un certain optimisme, qui est très probablement de façade. « Ce fut un trimestre très actif et productif pendant lequel nous avons accompli une grande tâche consistant à faire d’Imation une entreprise plus compétitive capable de générer une croissance continue et d’enregistrer des succès. Bien que ces mesures agressives aient impacté nos principaux résultats financiers et nos performances du trimestre, nous sommes persuadés que sur le long terme la société et ses actionnaires bénéficieront de ces changements indispensables. »

On notera toutefois que les investissements en R&D n’ont quasiment pas évolués atteignant 4,8 millions de dollars, contre 4,9 millions de dollars un an auparavant. Mais cela suffira-t-il ? La société table sur ses activités de stockage hiérarchisé (baies Nexsan) et de sécurité (Ironkey) pour se relancer. Malheureusement, comme le constatent nos confrères de Storage Newsletter, ces activités ont vu leur chiffre d’affaires reculer de 12% au cours des six derniers mois. L’acquisition récente du fabricant d’appliances de stockage dans le cloud Connected Data pour 7,5 millions de dollars et la revente des cartouches de stockage RDX pour 6 millions de dollars ne devraient pas changer beaucoup la donne.

« Ce sera un miracle si la société s’en sort. Le nouveau CTO Geoff Barrall sera-t-il son sauveur ? », s’interrogent nos confrères.

Rappelons que le 27 septembre dernier l’entreprise a annoncé des mesures radicales : l’abandon de son activité stockage sur bandes, la mise en vente de son siège social d’Oakdale (Minnesota), la cession de ses propriétés immobilières au Chili et au Canadaet ainsi que l’arrêt de son accord de licence avec TDK. Par ailleurs, quatre  parmi les principaux dirigeants de la société ont été remerciés : le directeur financier, le président du pôle grand public et accessoires et le président du stockage hiérarchisé. Un mois auparavant le CEO Marc Lucas avait dû laisser son siège à un membre du conseil d’administration, Robert Fernander.