Mike Lynch, l’un des entrepreneurs britanniques les plus connus dans le domaine de la technologie, surnommé un temps le « Bill Gates britannique », est sur le point d’être extradé vers les États-Unis pour faire face à des accusations liées à la vente de sa société Autonomy à Hewlett-Packard.

M. Lynch a vendu sa start-up de logiciels d’analyse de données, Autonomy, à HP en 2011 pour la coquette somme de 11,7 milliards de dollars. L’offre de HP était supérieure de 64% à la valeur boursière d’Autonomy. Le jour de l’annonce de l’opération, le cours de l’action du géant de l’informatique s’est effondré de 20% à Wall Street tandis que celui d’Autonomy s’est envolé de plus de 70%.

Un an plus tard, HP a annoncé une dépréciation de 8,8 milliards de dollars de la société, affirmant que des « irrégularités comptables » l’avait conduit à payer trop cher pour Autonomy.

HP accuse les dirigeants d’Autonomy d’avoir gonflé les revenus de la société d’environ 700 millions de dollars et a intenté une action en justice pour 5 milliards de dollars. Mike Lynch a contre-attaqué, d’où une bataille juridique complexe qui dure depuis une décennie.

Un nouveau rebondissement vient d’avoir lieu le vendredi 4 février 2022 : la ministre britannique de l’Intérieur, Priti Patel, a approuvé l’extradition de Mike Lynch vers les États-Unis. Plus tôt dans la journée, un juge britannique, Robert Hildyard, a statué en faveur de HP dans une affaire civile contre M. Lynch, qui aurait comploté pour gonfler la valeur d’Autonomy avant son rachat par HP.

Rappelons qu’en mai 2019, l’ancien directeur financier d’Autonomy, Sushovan Hussain, a été accusé de fraude. Il a perdu en appel en août 2020 après avoir été extradié aux Etats-Unis et a été emprisonné pour une durée de cinq ans.