La question du rachat d’Autonomy, que HP est prêt à payer vingt-quatre fois ses bénéfices, suscite toujours autant d’interrogations. La vente de la division pourrait ne pas y suffire.

 

 

Si la filialisation de la division PC de HP semble s’inscrire dans une évolution plus ou moins prévisible du constructeur – elle aurait été envisagée par Mark Hurd dès 2004 selon Bloomberg , l’abandon de WebOS et, surtout, le rachat d’Autonomy n’en finissent pas de surprendre. Certains analystes s’étonnent notamment que la société base désormais sa stratégie sur l’acquisition d’un acteur qui pèse à peine 1% du chiffre d’affaires de HP. Une acquisition par ailleurs payée fort chère puisqu’elle représente 10,3 milliards de dollars, soit 24 fois l’Ebitda d’Autonomy alors que les opérations de ce type tournent autour de 17 fois l’Ebitda.

 

Plus étonnant, la division HP, qui est estimée à seulement 10 à 12 milliards, selon des analystes cités par Reuters, pourrait donc ne pas valoir plus que le prix offert pour Autonomy, pourtant près de 50 fois plus petit (et dont les résultats représentent le dixième de ceux de la division PC).

 

En revanche, pour les analystes d’IDC, Susan Feldman, Melissa Webster et Vivian Tero, cette opération représente pour HP une véritable opportunité, Autonomy étant une société très rentable, possédant une belle base de clients ainsi qu’une confortable réserve de liquidités. La plateforme IDOL (Integrated Data Operating Layer) qu’elle a développé permet de traiter les informations aussi bien structurées que non structurées dans le format désiré, une technologie qui intéresse d’autres acteurs majeurs comme IBM, Microsoft, Oracle ou encore EMC.

 

De plus, selon ces analystes, Autonomy permet à HP de prendre plus solidement position dans le cloud computing, lequel représente 17% des activités du Britannique aujourd’hui.