Tel est le constat de Jean-Louis Gassée qui fustige la politique du constructeur consistant à s’accrocher à un produit en perte de vitesse. Lequel ne rapporte quelque argent qu’à Intel et Microsoft.

 

Jean-Louis Gassée ne mâche pas ses mots : HP est addict au PC. C’est ce qu’écrit l’ancien dirigeant d’Apple sur son blog. Et comme on le sait l’addiction a peu de choses à voir avec ce qui est rationnel.

« Pourquoi HP est dans le business du PC ? Cela doit être pour le sport car l’argent n’est pas au rendez-vous », insiste le Français qui constate que le chiffre d’affaires généré par la division PSG a baissé de 15%, dégageant un pauvre 5,2% de profit opérationnel.

 

Il balaie d’une main les arguments de la directrice financière Catherine Lesjak qui évoque les inondations en Thaïlande et leur impact sur la production de disques durs. Il constate que malgré ces inondations Dell a vu ses ventes grimper – modestement – de 3% au cours de la même période tandis que les Mac, rien que dans la région de Cupertino, ont vu les leurs s’envoler de plus de 20%.

Il rejette aussi les arguments de Meg Whitman qui affirme que la décision prise d’abandonner le PC est à l’origine des malheurs de la division. Il fait d’ailleurs remarquer assez méchamment que l’ancienne dirigeante d’eBay faisait partie du conseil d’administration au moment où cette décision a été prise.

 

Non, selon lui si HP conserve le PC, c’est tout simplement qu’il s’agit là du plus grand business de l’entreprise et… du moins profitable.

Selon Jean-Louis Gassée, HP à tort de s’enferrer d’un un marché qui continuera de décroître, les seuls pouvant y gagner encore quelque argent étant Microsoft et Intel.

 

Il estime que Mark Hurd avait fait preuve de clairvoyance en s’engageant sur le chemin de la tablette et du smartphone en rachetant Palm. Une stratégie qui permettait au constructeur de gagner son indépendance vis à vis de Microsoft. Un changement de cap renforcé par l’abandon annoncé de la division PSG. Malheureusement webOS s’est révélé un choix non abouti.

Il est temps aujourd’hui de redresser la barque. Malheureusement, constate-t-il, lors de la présentation des résultats du groupe, Meg Whitman, n’a pas pipé mot au sujet d’une future tablette.

 

« Il fut un temps ou HP, Dell, et les autres pouvaient vendre des flottes de PC parce que les employés devaient prendre ce que l’informatique leur donnait. Aujourd’hui les utilisateurs/travailleurs sont plus enclins à décider eux-mêmes quel terminal leur convient. Et dans beaucoup d’entreprises, la direction soutient cette initiative parce qu’elle elle augmente la productivité sans augmenter les risques ou les coûts », écrit jean-Louis Gassée qui se demande si HP à la moindre chance de faire partie un jour des fournisseurs viables de ces terminaux. Il en doute, faisant remarquer qu’à l’exception de Leo Apoteker, l’ancienne équipe est toujours en place.