Greenpeace affirme que les multinationales fournissant du numérique ne font pas assez d’efforts pour réduire leurs émissions de CO2, sur la base d’un baromètre annuel analysant onze des plus grands assembleurs et fournisseurs de semi-conducteurs mondiaux du secteur : BOE, Foxconn, Goertek, Intel, LG Display, Luxshare Precision, Pegatron, Samsung, Samsung Display, SK hynix et TSMC.

A elles seules, ces 11 entreprises ont consommé plus de 111.000 GWh d’électricité en 2022, selon l’étude, soit davantage que la consommation annuelle d’électricité du Chili.

Huit entreprises sur les onze analysées se sont engagées à la neutralité carbone d’ici 2050. En revanche, aucune ne s’est engagée à réduire ses émissions de moitié d’ici 2030, d’après Greenpeace, soit l’engagement minimum pour respecter l’objectif des accords de Paris afin de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C.

Cinq des fabricants analysés – Intel, Foxconn, Luxshare Precision, Samsung et TSMC – ont même augmenté leurs émissions entre 2020 et 2022, selon Greenpeace, ce qui correspond à une augmentation de leur production.

Parmi les fabricants de puces, Intel a le mérite de s’être engagée publiquement à utiliser 100% d’énergies renouvelables d’ici 2030. Cependant, il continue de s’appuyer fortement sur les certificats d’électricité verte (RECS) pour atteindre cet objectif, plutôt que d’investir directement dans les énergies renouvelables. Cela lui permet d’affirmer avoir réduit ses émissions de type 2 tout en continuant à émettre des gaz à effet de serre.

Le géant taïwanais des puces TSMC a avancé son objectif de 100% d’énergies renouvelables de 2050 à 2040.

Samsung envisage une transition vers 100% d’énergies renouvelables d’ici à 2050. Cette échéance est « trop lointaine pour permettre d’éviter les effets les plus catastrophiques du changement climatique », commente Greenpeace.

Greenpeace pointe particulièrement du doigt le taïwanais Foxconn, fabricant de l’iPhone notamment. Selon le rapport, il n’a utilisé que 8% d’électricité renouvelable en 2022 et ses émissions de CO2 étaient plus élevées que celles de l’Islande l’an dernier.

« Des marques comme Apple et Microsoft ne devraient pas promouvoir leurs produits comme étant verts alors que leurs chaînes d’approvisionnement sont encore alimentées par le charbon et le gaz », commente Xueying Wu, chargée de campagne de Greenpeace en Asie de l’Est, dans un communiqué. « Il est tout à fait possible pour chaque fournisseur figurant dans ce classement d’atteindre 100% d’énergie renouvelable au cours de la décennie, mais la première étape consiste à fixer des objectifs ambitieux ».