Google n’a pas dit son dernier mot dans le combat qu’il a engagé avec les autres grands hébergeurs américains contre le Cloud Act (Clarifying Lawful Overseas Use of Data Act), la loi fédérale promulguée en 2018 qui permet aux autorités judiciaires américaines d’ordonner la communication de données stockées dans les datacenters d’entreprises américaines, peu importe la localisation de ces centres. Le combat s’étend même en dehors des  puisque l’administration Trump vient de signer au début de ce mois un traité avec la Grande-Bretagne permettant l’échange de données personnelles « dans un cadre judiciaire ou de sécurité nationale ».

Obligée de se conformer à ces obligations, la filiale d’Alphabet s’engage à rendre public le nombre des demandes d’accès des autorités. « Au début de l’année prochaine, nous publierons dans notre rapport de transparence semestriel le nombre de demandes que nous recevons de la part du gouvernement pour les données des clients d’entreprise Google Cloud Platform et G Suite », annonce sur le site de la société, le CEO de Google Cloud, Thomas Kurian. « La publication de ces informations constitue une étape importante dans nos efforts pour améliorer la transparence et contribuer à réduire l’incertitude généralisée concernant la fréquence à laquelle les gouvernements communiquent avec Google pour demander l’accès aux données clients de l’entreprise. »

Google souhaite par ailleurs se décharger de cette obligation qui devrait être selon la firme de Mountain View être prise en charge directement par les entreprises concernées. « Dans le cadre d’une enquête juridique légitime, si le contenu stocké ou les communications sont recherchées, les gouvernements devraient demander le contenu client directement aux entreprises. Les entreprises s’y attendent déjà lorsqu’elles exécutent des charges de travail sur site, ce qui est cohérent avec ce processus. »

En attendant, elle s’engage à poursuivre avec la plus grande attention l’étude de toute demande émanant des autorités publiques. « Le Cloud Act et l’accord récemment annoncé entre les États-Unis et le Royaume-Uni ne changent pas notre position et n’ont pas changé la manière dont nous répondons aux demandes des gouvernements à Google de divulguer les données des clients entreprises. Notre équipe examine et évalue chacune des demandes que nous recevons pour en vérifier la validité légale et la portée appropriée, ainsi que le respect des normes internationales des droits de l’homme, de nos propres politiques et du droit applicable. »