Fortement endettée, confrontée à une augmentation de ses effectifs en intercontrat et à des échéances de trésorerie, ESR se vend à Osiatis. Son PDG, Jean-Guy Barboteau reste à la tête de la société.


ESR jette l’éponge. Un bon mois après avoir annoncé le recrutement de 400 personnes « pour accompagner sa croissance », la SSII annonce son rapprochement avec Osiatis. L’apport en capital de cette dernière lui permettrait, comme l’explique un communiqué de sa direction, « de clôturer ses comptes 2011 en levant les incertitudes sur sa continuité d’exploitation ». Ces comptes font état d’un chiffre d’affaires de 64,4 millions d’euros, contre 62,1 millions d’euros en 2010, soit une croissance de 3,8%. Ils affichent également un résultat net de 1,7 million d’euros, contre une perte de 3,2 millions d’euros.


Retour à l’équilibre donc, mais un équilibre très précaire qui expose la société aux convulsions économiques actuelles. Ainsi l’activité s’est dégradée au deuxième trimestre suite à  « l’arrêt d’un forfait important dans le secteur des télécoms et la réduction de périmètre d’un autre forfait dans le secteur de la finance », entraînant une hausse sensible des effectifs en intercontrat. Et pour ne rien arranger, ESR doit faire face à des échéances de trésorerie. Les années de vaches maigres ont en effet gonflé la dette du groupe qui représente 6,8 millions d’euros auxquels il faut rajouter une dette fiscale et sociale rééchelonnée d’un peu plus de 5 millions d’euros, soit un total de 12 millions d’euros.


Une prise de contrôle en deux temps


Pour lui permettre dans l’immédiat de poursuivre son activité avec une certaine sérénité, Osiatis souscrirait à une augmentation de capital de trois millions d’euros, à l’issue de laquelle la société de Vélizy détiendrait environ 55% du capital et des droits de vote.

La conclusion d’un accord définitif est toutefois soumise à la levée de conditions suspensives dont les principales sont un audit confirmatoire et l’accord de certains créanciers d’ESR.


Dans un deuxième temps Osiatis rachèterait le solde des actions au prix de 1,50 euro par titre. Les actionnaires d’ESR pourraient également céder leurs actions sur la base de 25 actions en échange de 9,5 euros en espèces et de 4 actions Osiatis.

Ce montage est approuvé par le PDG d’ESR, Jean-Guy Barboteau, qui détient actuellement environ 47% du capital et 63% des droits de vote. Il s’est engagé à apporter à Osiatis la totalité de sa participation (soit 21% du capital et des droits de vote d’ESR après l’augmentation de capital) sur la base des deux options proposées. Quel que soit son choix, il resterait à la tête de la société.