Après Osiatis Systems, intégré dans Osiatis France en juillet dernier pour former Econocom Osiatis France, c’est au tour d’ESR SA – qui compte environ 700 collaborateurs – d’être avalé par Econocom Osiatis France. Econocom vient de démarrer une information-consultation en ce sens. Mais alors qu’Osiatis Systems avait été purement et simplement dissout dans Osiatis France, Econocom a choisi cette fois une formule de mise en location-gérance d’ESR, qui donne à Econocom Osiatis France le droit d’exploiter le fonds de commerce d’ESR sans lui en attribuer la propriété. Cette formule a un double avantage pour Econocom : elle permet de préserver le déficit reportable de 16 M€ d’ESR, et donc d’économiser potentiellement 4 M€ d’impôts, tout en alignant les accords d’entreprise sur ceux, moins-disants, d’Econocom Osiatis France.

Cerise sur le gâteau, elle permet de faire tomber les mandats des représentants du personnel d’ESR, réputés remuants, et de les atribuer d’office à ceux d’Econocom Osiatis France, « plus conciliants ». C’est déjà ce qui s’est produit lors de l’intégration d’Osiatis Systems qui, malgré ses plus de 2.000 collaborateurs, s’est retrouvé presque totalement privé de représentation au sein d’Osiatis France, qui en comptait pourtant moins de 800. Les douze élus CE d’Osiatis France sont restés en place et seuls deux nouveaux sièges ont fait l’objet d’une élection partielle.

Une manœuvre qui fait hurler les syndicats d’ESR, qui dénoncent un problème de représentativité. « On cherche de nous faire taire », expliquent-ils en substance. Les prochaines élections n’ayant lieu que dans trois ans, il sera aisé de se débarasser d’ici là des éléments les plus remuants, ceux-ci ne bénéficiant plus d’aucune protection syndicale.

L’opération de mise en location-gérance devrait aboutir fin mars-début avril. Restera ensuite pour Econocom à traiter les cas des entités Osiatis Ingénierie (ex-Focal), qui compte environ 700 collaborateurs, et d’Econocom Services (l’entité services historique du groupe, issue en partie d’ECS), qui en compte 1.200. Deux entités qui devraient elles-aussi être rapprochées de l’entité principale dans le courant de l’année.