Voilà une nouvelle qui va agiter probablement pendant quelques temps le secteur de l’IT outre-Atlantique. Elliott Associates, qui détient 10,4% de Riverbed, souhaite acquérir le spécialiste

de l’optimisation WAN pour 3,08 milliards de dollars, ce qui représente une prime de 6% par rapport à la cotation de mardi dernier. 

Or Elliott Associates est un investisseur qui, comme tous les hedge funds, sent le souffre. Fondé en 1977 par Paul Singer, Eliott Associates a en effet investi dans des entreprises sous-évaluées ou en difficulté ainsi que dans des dettes d’Etats défaillants (Argentine, Pérou, Congo-Brazzaville) avec comme constante d’en obtenir une rentabilité avoisinant les 14%. En 2010 il s’était intéressé à Novell, alors en grande difficulté, obligeant ce dernier à céder la plupart de ses brevets à un consortium hétéroclite regroupant Microsoft, Apple, Oracle et EMC, puis à se jeter dans les bras d’AttachMate.

Plus récemment il s’était associé à Bain Capital et à Golden Capital pour racheter BMC Software. Sous la pression, l’éditeur avait fini là-aussi par se vendre à un investisseur extérieur pour 6,9 milliards de dollars.

Avec cette OPA hostile sur Riverbed, Elliott Associates veut contraindre l’entreprise, que le fonds estime inerte et sous-évaluée, à bouger. Soit elle passe sous sa coupe (avec les conséquences que l’on devine), soit elle se cherche un autre acquéreur (avec l’espoir pour le fond de valoriser sa participation actuelle).

Chez Riverbed on ne semble pas l’entendre de cette oreille. En novembre déjà l’entreprise avait tenté de se débarrasser du fond en édictant un code de bonne conduite des actionnaires stipulant que tout investisseur acquérant au moins 10% du capital de la société sans l’accord du conseil d’administration serait soumis à des pénalités financières.

Aujourd’hui plus que jamais, les relations sont loin d’être au beau fixe entre les deux entreprises. Dans un courrier adressé au conseil d’administration qu’a consulté TheVarGuy, un des responsables d’Elliott Associates, Jess Cohn, rappelle qu’il a rencontré récemment le CEO de Rivebed, Jerry Kennelly, sans aboutir à un accord.

 » Bien que ce dialogue plutôt privé ait été cordial, nous en concluons que Riverbed n’est pas intéressé à explorer les marques d’intérêt de plusieurs acheteurs potentiels, dont nous-mêmes « , constate Jess Cohn.  » Selon toute mesure, nous croyons que notre proposition représente une opportunité irrésistible que vos actionnaires trouveront particulièrement attractive « , ajoute-t-il. La parole est à présent à ces derniers.