Les partenaires de Novell craignent un scénario « à la Nortel » en cas de rachat de la société par le hedge fund Elliott Associates. Oracle et Citrix pourraient être intéressés par certains actifs de l’éditeur.

 

Le conseil d’administration de Novell a pris en compte l’offre de reprise d’Eliott Associates – sans l’accepter toutefois pour le moment – qui se dit aujourd’hui prêt à payer 2 milliards de dollars pour cette opération. S’il réussit son OPA hostile, le fonds new-yorkais ne déboursera en fait qu’un peu plus d’un milliard de dollars, la trésorerie de l’éditeur dépassant les 900 millions de dollars.

Les partenaires de Novell sont plutôt inquiets et s’attendent en cas de rachat par Elliott Associates à une vente par appartement, le fonds – qui a déjà acquis 8,5% du capital de la société – n’ayant pas très bonne réputation. Fondé en 1977 par Paul Singer, Eliott Associates a en effet investi dans des entreprises et dans des dettes d’Etats (Argentine, Pérou, Congo-Brazzaville) avec comme constante d’en obtenir une rentabilité avoisinant les 14%. Un retour sur investissement difficile à réaliser avec une entreprise sur le déclin comme Novell, sauf donc à revendre les quelques pépites que sont SuSe, les outils de virtualisation ou encore les solutions de messagerie.

Il se dit outre-Atlantique qu’Oracle pourrait se mettre sur les rangs pour recueillir une partie de l’héritage. Il est vrai que la société de Larry Ellison achète en ce moment tout ce qui est à sa portée. Cependant, on la voit mal avaler Suse après les remous provoqués par sa mainmise sur MySQL. Citrix, qui vient de renforcer ses liens avec Novell dans le domaine de la virtualisation, est également cité comme un acheteur potentiel.

Reste à savoir l’accueil que feront les dirigeants de Novell – qui n’ont pas beaucoup de marge de manoeuvre – à la proposition du hedge fund et ce qu’en pensent les actionnaires, parmi lesquels on trouve Microsoft et IBM, ces derniers étant probablement plus intéressés par les partenariats que par la spéculation financière. En revanche on les voit mal voler au secours de l’éditeur ou racheter quelques actifs sans subir les foudres des autorités de la concurrence. Aussi bien Américaines cette fois, qu’Européennes.