Confirmant une rumeur qui circulait depuis quelques temps, Microsoft annonce sur son blog son intention d’adopter le projet open source Chromium dans le développement de Microsoft Edge « afin de créer une meilleure compatibilité Web pour les clients et une fragmentation moindre du Web pour tous les développeurs ».

Microsoft se débarrasse donc d’EdgeHTML, et va se servir de Blink, s’alignant ainsi sur d’autres navigateurs dont Opera. Le nouvel Edge, dont une version préliminaire pour les développeurs devrait voir le jour au début de l’année prochaine, sera par ailleurs étendu à d’autres plateformes telles que macOS.

La firme de Redmond promet que le navigateur sera désormais livré et mis à jour pour toutes les versions de Windows prises en charge  à une cadence plus fréquente « afin que la plateforme Web et le navigateur soient toujours disponibles pour le plus grand nombre d’appareils possible ». 

L’éditeur omet de dire qu’avec une part de marché inférieure à 4%, le remplaçant d’Internet Explorer n’a pas eu le succès escompté. Il valait donc mieux ne pas trop se compliquer la vie et s’appuyer sur ce qui marche le mieux. Microsoft rappelle d’ailleurs qu’il contribue déjà au projet Chromium afin de faciliter la navigation sur les périphériques Windows basés sur ARM, et que plusieurs fonctionnalités d’Edge comme Angle, Web Audio, Brotli sont depuis le début basées sur l’open source.

« Si vous êtes un client Microsoft Edge, vous ne devez rien faire car le Microsoft Edge que vous utilisez aujourd’hui ne change pas. Si vous êtes un développeur Web, nous vous invitons à rejoindre notre communauté en installant des versions de prévisualisation lorsqu’elles sont disponibles et en restant au courant de nos tests et contributions », conclut le billet e blog.

Cette annonce a fait réagir le patron de Mozilla rapporte le site FrAndroid. « D’un point de vue social, civique et individuel, céder le contrôle d’une infrastructure Internet fondamentale à une seule entreprise est terrible. C’est pour cette raison que Mozilla existe », explique Chris Beard. « Mozilla est en concurrence avec Google non pas parce que c’est une bonne occasion de faire des affaires. Mozilla est en concurrence avec Google parce que la santé d’Internet et de nos vies numériques dépendent de la concurrence et du choix. Elles dépendent de la capacité des consommateurs à décider qu’ils attendent mieux que cela et à agir. »

En revanche, chez Google on se réjouit de « travailler avec Microsoft pour faire avancer le web et proposer d’excellents navigateurs. »