En 2010, 84% des 123 millions de dollars de revenus de la fondation Mozilla ont été généré grâce au trafic que Firefox a généré sur Google. C’est ce que révèle le rapport d’activités de l’institution Open Source.
« La pérennité de Mozilla est assurée, on ne dépense pas plus que l’on gagne et les investissements sont en augmentation ». C’est en ces termes que Tristan Nitot, le président de Mozilla Europe, a tenu à commenter le rapport d’activités 2010 publié par Mozilla, la fondation Open Source, à laquelle on doit le navigateur Internet Firefox.
Un bilan positif donc pour une des icônes de l’Open Source dans le monde, avec des revenus en hausse de 18% en un an. Le chiffre d’affaire de Mozilla est ainsi passé de 104,3 millions de dollars en 2009 à 123,3 millions de dollars en 2010.
98% de cette somme, provient de partenariats passés avec des moteurs de recherche, comme Bing, Google, Yahoo, Amazon, Yandex et Ebay, qui en échange du trafic généré sur leurs services Web, reversent une contribution à Mozilla. En 2010, cette part des revenus de la fondation s’élève à 121,1 millions de dollars, contre 101,5 millions de dollars en 2009. Une illustration de l’importance du trafic qui est généré à travers Firefox dans le monde. Le navigateur joue ici un rôle de relai clé dans l’éco-système des moteurs de recherche partenaires. Tous sont ils égaux? Non, bien sûr. Car, l’essentiel de ces revenus est provient toujours de Google. Pour 2010, la firme de Mountain View compte pour 84% des revenus de la fondation. En recul toutefois de 2 points par rapport à 2009, où la part de Google dans le CA de Mozilla avait atteint 86%. Les parts issues des autres navigateurs restent confidentielles.
Cette forte participation de Google dans Mozilla a souvent été citée comme étant un risque pour la fondation. D’ailleurs, dans son rapport d’activité, ces chiffres sont placés sous la rubrique « Concentrations of risks ». Ce point est d’autant plus important que le contrat qui lie Mozilla à Google arrive à échéance en novembre 2011. La pression est donc très forte pour la fondation. Prolongation, renégociation, durée de l’accord plus court, plus long, tout est sujet à discussion, nous explique Tristan Nitot, qui confirme être optimiste sur la question.
Mais attention, pas à n’importe quel prix. Car Mozilla, comme en témoigne les chiffres 2010, s’est également doté d’un fond de réserve, qui lui permet « de ne pas accepter n’importe quoi ». Une forme de garantie contre les risques en somme. Mais « nous restons très serein », insiste-t-il, tout en ajoutant que la fondation garde un oeil pour diversifier ses lignes de revenus. Sans livrer trop de précisions toutefois.
Outre de nouveaux accords passés avec les autres moteurs de recherches, ces revenus pourraient également provenir des contributions et des donations faites à la fondation. Entre 2009 et 2010, cette ligne budgétaire a en effet triplé, passant de 50 000 dollars en 2009 à 150 000 dollars en 2010. Bien loin toutefois des revenus « Google ».
Enfin, notons également que les dépenses de la fondation ont augmenté en 2010, passant de 61,1 millions de dollars en 2009 à 87,3 millions de dollars l’année dernière. Des dépenses effectuées tant dans le marketing que dans le développement de logiciels (62,8 M$ en 2010 contre 40,2 M$ en 2009) et de services. L’essentiel de ces investissements a notamment été injecté dans les développements autour de Firefox, nous explique Tristan Nitot, citant notamment le nouveau cycle de diffusion des versions du navigateur (toutes les 6 semaines), et le support étendu pour les entreprises. Mais pas seulement.
Le rapport d’activité souligne également des travaux autour de l’identité, d’un appstore Web standard et d’un OS reposant sur les technologies du Web à destination du monde de la mobilité (le projet « Boot to Gecko »). Et il faut aussi compter sur la rémunération des effectifs de la fondation qui emploie aujourd’hui quelque 580 personnes.
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