Au cours du sommet du G20 qui s’est tenu le week-end dernier au Japon, Donald Trump a fait savoir qu’il lèverait certaines restrictions concernant la vente à Huawei de technologies et de composants critiques sans licence gouvernementale rapporte CNN. « Les entreprises américaines peuvent vendre leurs équipements à Huawei », à condition que les transactions ne présentent pas un « grand problème d’urgence nationale », a indiqué le président américain.

Au premier trimestre, le fabricant chinois avait vu ses ventes de smartphones s’envoler de 44,5%, lui permettant ainsi de ravir la seconde place du marché à Apple. Il avait pour ambition de faire de même avec Samsung et de se hisser sur la première marche du podium d’ici 2020, un objectif désormais compromis. Les restrictions imposées par l’administration américaine le 16 mai ont en effet pesé sur les ventes mondiales de smartphones Huawei qui ont fortement chuté depuis lors.

L’inquiétude s’est emparée des consommateurs qui craignent que les services proposés par les fournisseurs américains tels que Google et Facebook et les mises à jour d’Android ne soient plus disponibles. Les utilisateurs « sont maintenant paranoïaques à propos de ces appareils », a expliqué à nos confrères Ben Stanton, analyste chez Canalys. « Il va falloir à Huawei beaucoup de travail pour restaurer son image de marque. » Il a indiqué que les smartphones Huawei existants, qui ont toujours accès aux mises à jour des systèmes et des logiciels de Google, pourraient également perdre leur valeur de revente sur des marchés clés. Il a cité l’exemple du P30 Pro, lancé au printemps en Europe au prix de 999 euros, dont la valeur de revente a chuté à 100 euros. « La confiance des détaillants et des consommateurs est ébranlée », a de son côté expliqué Bryan Ma, analyste chez IDC. Il estime qu’il demeure toujours des points d’interrogation, que la question d’un nouveau revirement de l’administration US reste posée. « Les dégâts sur Huawei, la cicatrice sont toujours là », a-t-il conclu.