Même en informatique, « les histoires d’amour finissent mal en général… ». Selon le New York Times, le constructeur Dell Technologies aurait notifié Broadcom qu’il mettait fin à l’accord-cadre qui l’unissait à VMware…

Souvenez-vous… Le 11 novembre 2021, Dell se séparait de sa filiale VMware (acquise lors de la fusion Dell-EMC en 2016). Désormais, le pionnier de la virtualisation pouvait voler de ses propres ailes et affirmer son indépendance. Toutefois, pour protéger ses arrières et rassurer ses clients, Dell avait préalablement signé avec VMware un accord-cadre commercial lui permettant de distribuer ses produits et services et de continuer à intégrer VMware dans ses propres offres à des conditions avantageuses.

Un accord-cadre qui stipulait que chaque partie pouvait mettre fin au partenariat en cas de changement de contrôle de l’autre partie.

Une précaution utile puisque le vol en solitaire de VMware n’a été que de courte durée. Après une longue bataille avec les autorités de régulation internationales, Broadcom s’est offert le géant de la virtualisation pour 69 milliards de dollars en novembre dernier. Et le groupe américain n’a pas tardé à restructurer l’offre, mettre fin aux licences perpétuelles, et rompre les ponts avec tous les partenaires VMware qui ne s’inscrivaient pas dans sa stratégie « grandes entreprises first »…

Des nouvelles directions qui ne cadrent plus franchement avec l’accord-cadre de 2021 et les stratégies Business de Dell Technologies.

La firme de Michael Dell a donc mis fin à cet accord-cadre alors que de plus en plus de DSI s’inquiètent de la vision de Broadcom pour VMware et s’interrogent sur les solutions alternatives et opportunités de faire évoluer leurs infrastructures vers de nouvelles directions. Officiellement, il n’existe aucune brouille et « Broadcom demeure un important et apprécié partenaire de Dell Technologies ».
Reste qu’en pratique, l’information fait à nouveau tache sur les conséquences du rachat de VMware. On voit évidemment difficilement Dell tourner complètement le dos à VMware et des solutions qui restent largement leader sur le marché. Mais il va falloir surveiller les annonces infrastructures du constructeur dans les prochains mois et l’intérêt qu’il portera aux offres concurrentes de Microsoft (Azure Stack HCI/HUB), de Nutanix, de Red Hat mais aussi de nouveaux entrants comme Proxmox (Proxmox Virtual Environment).