En procédure de redressement judiciaire depuis fin juin, le cabinet de conseil spécialisé en valorisation de la donnée, Datavalue Consulting vient de trouver un repreneur : le cabinet de services comptables et d’audit Mazars.

Celui-ci souhaitait muscler son pôle services data. Il s’était déjà illustré dans le passé par deux premières opérations dans ce domaine : en 2017, il avait racheté la startup spécialisée dans l’apprentissage automatique et l’analyse des données Zettafox et en octobre 2022 la reprise de la société de conseil et de formation experte en big data et en l’intelligence artificielle Octopeek. À l’issue de l’intégration de cette dernière, son pôle data comptait environ 70 personnes en France. En tout, Ce ne sont pas moins de 90 personnes qui rejoignent Mazars à l’issue de cette opération, dont l’ancien PDG de Datavalue Consulting, Abdelaziz Joudar.

Ses filiales Customer Value (spécialiste Salesforce), IT Value Consulting (spécialiste SAP), Asset Value Consulting (spécialiste de la gestion d’actifs) et Limpida Consulting (spécialiste de la gestion de la performance), ne sont pas reprises.

Créée en 2014 par des anciens de Steria et de Capgemini, Datavalue Consulting a connu une ascension très rapide jusqu’à ce que le Covid vienne briser son élan en 2020. « Plein de projets se sont arrêtés net », se souvient un familier du dossier. Cette année-là, l’entreprise perd 65% de son chiffre d’affaires, ses revenus revenant de 19,8 M€ à moins de 13 M€. Soucieux de retenir ses collaborateurs, le groupe souscrit un PGE de 4 M€ qu’il consomme entièrement.

L’activité finit par repartir fin 2021. Mais trop tard : ses banques lui coupent les vivres mi-2021. Face à un mur de dette, l’entreprise est contrainte de s’adosser. Un candidat sérieux se présente, Fujitsu, qui étudie le dossier pendant presqu’un an mais qui décline en phase finale. Datavalue se tourne alors vers Mazars qui avait manifesté son intérêt et qui accepte de mettre 8 M€ sur la table, dont 2 M€ pour relancer. Une somme qui ne couvre pas l’entièreté du passif et qui implique pour les banques d’abandonner une partie de leur dette. Deux d’entre elles acceptent mais pas la troisième. D’où la procédure de redressement judiciaire fin juin et l’appel à repreneur dans la foulée.

Mazars sort en première position de cet appel d’offre devant plusieurs autres candidats (Jems, Smart4 et Mantu) et remporte le dossier de reprise le 10 août dernier. Le cabinet s’emploie depuis à informer les clients et à les convaincre de transférer leurs contrats sur la nouvelle entité juridique : Mazars Data Consulting, créée pour l’occasion, et qui qui regroupera à terme l’ensemble de ses actifs data.