C’est une décision qui concerne exclusivement les Etats-Unis mais qui pourrait avoir une portée beaucoup plus étendue. La Cour suprême des Etats-Unis autorise la vente de cartouches d’encre reconditionnées. Elle donne ainsi raison à Impression Products, un spécialiste du reconditionnement qui était poursuivi par Lexmark, lequel l’accusait de violer ses droits de propriété. « Nous concluons que Lexmark a épuisé ses droits de brevets concernant ses cartouches d’encre en les vendant », explique la juridiction suprême dans ses attendus.

Cette décision est diversement accueillie par les professionnels. « J’imagine que les fabricants d’imprimantes vont revoir les prix de vente artificiellement bas de leur matériel, qu’ils appliquent en pensant aux bénéfices qu’ils vont réaliser avec leurs consommables », a expliqué un revendeur américain à CRN. A titre d’exemple, les ventes de consommables représentaient 67% du chiffre total de la division Printing d’HP au cours du dernier trimestre.

Un revendeur new-yorkais estime en revanche que l’utilisation de cartouches reconditionnées se traduira par des pannes plus nombreuses. « Si vous installez une cartouche remanufacturée dans une imprimante de 3.000 dollars et que celle-ci tombe en panne, qui est responsable ? », s’inquiète-t-il, estimant que « Big Brother » a pris là une décision préjudiciable pour le marché.

Quant à Electonic Frontier, le groupe de défense des consommateurs qui a soutenu Impression Product dans sa bataille juridique, il espère que la justice reconnaîtra dorénavant le droit pour le consommateur qui achète un équipement électronique, d’en faire ce qu’il veut.