Lexmark n’échappe pas au marasme du marché de l’impression. Pour redresser sa rentabilité, le groupe vient d’annoncer via un communiqué l’abandon de son activité de fabrication de matériels jetd’encre et la suppression d’environ 1700 postes, soit 13% de son effectif mondial. Le groupe espère ainsi économiser 95 millions de dollars par an. Cette restructuration devrait essentiellement impacter son usine des Philippines (1.100 postes menacés), qui devrait fermer à terme. Une partie des activités abandonnées pourraient être cédées.

Le groupe, dont la valeur boursière a été divisée par deux en six mois souhaite se recentrer sur les solutions d’impression haut de gamme, à savoir : les imprimantes laser, les logiciels d’impression et les services.

Chez Lexmark France, on dit n’avoir pas d’information supplémentaire quant aux retombées de ces décisions du groupe sur l’activité française.

 

Au début de l’année, Lexmark avait déjà annoncé la suppression de 625 postes dans le monde pour adapter sa masse salariale à la baisse attendue de ses revenus. Et la société avait déjà fait les frais il y a trois ans d’une restructuration mondiale qui avait débouché sur une réduction de plus de 40% de son effectif en France et la fermeture de son centre de compétences d’Orléans.

Le marché de l’impression est en érosion régulière depuis plusieurs années. La décroissance affecte tous les acteurs quel que soit leur rang. Ainsi, HP a accusé une baisse de 10% de ses revenus impression sur son exercice clos fin novembre 2011 et son chiffre d’affaires a continué à s’éroder depuis. Lexmark enregistre des décroissances de l’ordre de 20% à 30% en glissement annuel sur ses revenus jet d’encre depuis au moins 18 mois.

En se retirant du marché du jet d’encre, Lexmark fait figure de « cas isolé », commente toutefois René-Luc Caillaud, pdg du grossiste ETC, qui remarque que ses concurrents, y compris ceux venant du laser, comme Brother, ont plutôt tendance à renforcer leurs investissements en remplaçant leurs produits laser d’entrée de gamme par des modèles jet d’encre. « Lexmark va au bout de sa stratégie de sortie des produits à bas prix initiée il y a plusieurs années », estime-t-il.