Personne ne l’ignore, le modèle économique des constructeurs consiste à brader leurs systèmes d’impression pour mieux marger sur des consommables vendus au prix fort. En quelques centaines de pages imprimées, les clients auront réinvesti en encre ou en toner plusieurs fois le coût initial de leur imprimante. Epson a décidé de bousculer les règles établies en proposant deux nouvelles approches.
La première, matérialisée par ses modèles multifonction jet d’encre WorkForce Pro RIPS destinés aux petits et moyens groupes de travail, consiste à minimiser la logistique d’approvisionnement et de recyclage des consommables en embarquant dans les systèmes d’impression des giga-réservoirs d’encre aux capacités 15 à 20 fois supérieures aux cartouches traditionnelles les plus volumineuses. Les WorkForce Pro RIPS d’Epson permettent ainsi d’imprimer 50.000 à 75.000 pages sans interruption – soit l’équivalent d’une palette de ramettes de papier ou trois années de fonctionnement – quand les imprimantes bureautiques professionnelles traditionnelles nécessitent au mieux un changement de cartouche ou de toner toutes les 4.000 à 6.000 impressions.
Des coûts de possession inférieurs de 50% à ceux du laser
Résultat : Epson promet des coûts de possession (TCO) bien inférieurs à ceux des imprimantes traditionnelles, notamment des imprimantes laser. Ainsi pour une utilisation sur 3 ans, avec un volume d’impression de 1500 pages/mois, 80 % monochrome et 20 % couleur, le TCO de la WorkForce Pro-5620DWF s’élève à environ 1 145 € HT, avec les réservoirs de très grande capacité quand une multifonction laser similaire aura un TCO de 1 725 € HT dans les mêmes conditions, écrivait en juin 2014 le cabinet BenchPrint, spécialisé dans les tests de systèmes d’impression, cité Reproduireetimpression.fr. Epson revendique une économie de l’ordre de 50% par rapport aux modèles laser équivalents.
Au-delà des économies réalisées en temps d’indisponibilité, en manipulations et en support technique, Epson met en avant la sobriété énergétique – les encres ne sont pas chauffées – , la qualité d’impression et la productivité – 20 pages par minute en couleur – des WorkForce Pro RIPS. Des caractéristiques propres à sa technologie jet d’encre PrecisionCore – issue de ses imprimantes industrielles et grands formats – qu’elles partagent avec les WorkForce Pro, ses modèles aux cartouches conventionnelles. Sorties en juin 2014, avec l’ambition de contester la domination des lasers sur ce segment de marché (80% des placements), les WorkForce Pro PrecisionCore et les WorkForce Pro RIPS sont aujourd’hui les modèles les plus demandés de la gamme Epson sur ce segment de marché, devant ses modèles laser WorkForce-AL. Les modèles RIPS représentant environ 10% des ventes de WorkForce Pro PrecisionCore.
Un réseau de partenaires orientés coût à la page
On notera qu’Epson a fait le choix de ne commercialiser ses modèles WorkForce Pro RIPS que via un réseau de partenaires spécialisés en mode coût à la page. Ce réseau compte actuellement une soixantaine de partenaires, essentiellement des bureauticiens et des VARs orientés services managés d’impression (parmi lesquels Alliance Software, GPDIS, Zwiller Hyperburo, Verrier, Kister Buro +, Top Office, Aramis SI ou DBS Impressions…). À titre d’exemple, l’un d’eux propose le modèle RIPS 5690 en location pour 94 € HT par mois sur 36 mois pour un volume total de 90.000 pages, soit 3384 € HT sur la durée de location, quand le modèle équivalent de la gamme Epson en cartouche conventionnelle est proposé un peu moins de 400 € HT.
Avec EcoTank, l’impression jet d’encre devient deux fois moins onéreuse que le laser
La seconde nouvelle approche proposée par Epson, matérialisée par ses modèles EcoTank, renverse le modèle économique traditionnel de l’impression numérique. Le prix de l’encre devient extrêmement attractif : de l’ordre de 40 € pour 6.000 pages, en contrepartie d’une imprimante plus onéreuse à l’achat (270 à 500 € avec une autonomie de 12.000 impressions). Destinées aux marchés Soho et TPE (avec des vitesses d’impression, des qualités et des fonctionnalités bien moins évoluées que les WorkForce Pro), les EcoTank sont en fait dépourvues de cartouches. Les têtes d’impression, fixes, sont reliées à des réservoirs d’encre liquide de grande capacité (environ 6.500 impressions), réapprovisionnables en fonction des besoins au moyen de bouteilles vendues 10 € les 70 ml pour les encres de couleur (Magenta, cyan, jaune) et 14 € les 140 ml pour l’encre noire. Des quantités supposées assurer 6.000 nouvelles impressions. Le coût à la page ressort ainsi à 0,7 centime, soit environ dix fois moins que les produits traditionnels jet d’encre de même catégorie et deux à trois fois que les produits laser.
Après avoir testé ce modèle économique pendant plusieurs années en Asie, Epson vient de l’importer en France. Gageons qu’il trouvera rapidement son marché.