Nec a pris conscience que son virage vers la valeur s’était fait au détriment des volumes. Il corrige le tir en lançant un serveur d’entrée de gamme et en invitant ses partenaires à le faire rejouer sur ce segment.

 

Nec est probablement allé trop loin dans son recentrage sur la valeur il y a dix-huit mois en arrêtant non seulement son activité PC mais également ses serveurs d’entrée de gamme. C’est l’aveu implicite que fait le constructeur d’origine japonaise en réintroduisant ces jours-ci un modèle mono-processeur, le GT 110. Présenté comme silencieux, peu encombrant et répondant à 90% des besoins des PME, ce produit est surtout proposé à partir de 550 € HT.

Ce qui permet à Nec de diviser par deux son premier prix et de revenir sur un segment représentant environ 25% du marché total des serveurs (en volumes) et concentrant l’essentiel de la croissance. « Nous avions un problème de gamme qui nous portait préjudice, notamment sur les appels d’offres, car nous n’étions pas en mesure d’apporter une réponse globale », admet Christophe Therrey, le nouveau directeur commercial de Nec IT Platform Solutions (l’ex-Nec Computers).

Au-delà des appels d’offres, Nec espère reconquérir ses partenaires volumes, déstabilisés par son virage stratégique vers la valeur, en affichant une approche plus équilibrée entre volume et valeur. A cet effet, le constructeur a signé au début de l’année un accord de distribution avec le grossiste ETC qui relaie son nouveau GT 110 mais également le reste de sa gamme (notamment ses serveurs bi-processeurs au format rack et tour).

In fine, le constructeur compte bien retirer un bénéfice d’image de ces différentes initiatives. En revenant dans la distribution volume, il espère faire mieux connaître son offre valeur (qui vient d’être en grande partie renouvelée) et se positionner en alternative face aux ténors du marché que sont HP, IBM et Dell. Christophe Therrey rappelle que l’ambition affichée de Nec est de devenir le numéro trois mondial des plates-formes IT devant IBM à l’horizon 2017.

Un objectif qui suppose pour le constructeur de parvenir à multiplier par quatre ses ventes d’ici là. Sur les douze derniers mois, il n’a enregistré qu’une croissance de 6% en France (9% en Europe). Mais Christophe Therrey a bon espoir d’atteindre 12 à 13%de croissance en France au cours des douze prochains mois.