Les systèmes d’information de la majorité des entreprises tournent encore avec des programmes en langage Cobol. Une start-up se lance dans le Cobol open source pour pérenniser l’existant.

Jeune société créée le 1er septembre 2008, Cobol-IT compte exploiter le vide laissé par le manque de programmeurs Cobol en termes de maintenance et de développement logiciels et les nombreuses applications actives en France et en Europe. Chaque jour, ce sont en effet, quelque 200 à 500 milliards de lignes de code en Cobol qui sont exécutées dans le monde. Cela représente plus de la moitié des applications de back office qui tournent dans les entreprises et donc un immense marché, où manquent les développeurs.

 

Le Cobol, un langage d’avenir ?

 

Jusqu’à présent, il n’existait pas de Cobol industriel en open source. Cobol-IT a donc décidé d’en produire un pour attaquer le marché sous cet angle. «Nous avons décidé de couvrir le marché avec une offre différente de celle du quasi monopole de Microfocus (après le rachat-fusion de ses concurrents Liant et AcuCorp). L’idée est de fournir du service à très haut niveau en embarquant l’ensemble des logiciels fondamentaux (compilateur et runtimes Cobol), soit 80% du langage utilisé par les entreprises au quotidien. Et autour de cette suite Cobol industrielle open source, nous bâtissons une offre commerciale», annonce Stéphane Croce, dirigeant de Cobol-IT.

 

Un modèle typiquement open source

 

Le business model de Cobol-IT repose essentiellement sur le support et la maintenance : les entreprises veulent avant tout pouvoir bénéficier d’un support multilingue professionnel calqué sur les standards du marché. Autre source de revenus envisagée pour Cobol-IT, le reverse engineering. Des contrats avec de grands comptes, sous Solaris, UNIX, AIX, et Linux, sont déjà en cours grâce à l’aide de sociétés comme Sun et HP. M. Croce estime qu’à l’issue de la première année, Cobol-IT pourrait réaliser 1 M€ de CA.

 

Un réseau de distribution à construire

 

En France, le mode de distribution, même s’il n’est pas encore défini, devrait varier en fonction des clients de l’entreprise. Sont visés d’une part, les nombreux ISV (Independant Software Vendors) qui s’appuient encore sur la technologie Cobol, comme Fidelity, qui développe un logiciel de ressources humaines, et d’autre part, le monde de la finance et des services publics et parapublics. La semaine prochaine, M. Croce doit rencontrer une société de services scandinave pour couvrir la distribution de son logiciel open source «dans les pays nordiques, et peut-être au Royaume-Uni. En France et au Benélux, nous nous suffisons à nous-mêmes, mais l’ampleur du succès déterminera la suite».

 

Un besoin toujours prégnant

 

Depuis quelques années, certaines universités ont de nouveau inscrit à leur cursus la programmation Cobol, car, même si le gros des troupes de programmeurs Cobol est, qui à la retraite, qui proche de l’être, le besoin fonctionnel reste présent. «Les profils recherchés deviennent paradoxaux. Aujourd’hui, non seulement les programmeurs doivent posséder cette culture Cobol, mais ils doivent également maîtriser Java et savoir interfacer les langages entre eux, alors que les deux langages ont beaucoup de mal à dialoguer l’un avec l’autre», remarque Stéphane Croce.