Les services cloud de la société commune Thales-Orange seront disponibles avant la fin de l’année. L’écosystème IT sera largement sollicité pour jouer son rôle habituel de personnalisation et de verticalisation.
La société commune formée par Thales-Orange dans le cadre de la mise en œuvre d’un cloud souverain à la française voulue par l’Etat a tenu sa première conférence de presse ce matin, pour présenter sa stratégie et les contours de son offre. Une présentation qui s’est déroulée en présence de Fleur Pellerin, ministre déléguée auprès du ministre du redressement productif, chargée des PME, de l’innovation et de l’économie numérique.
Première information essentielle : Cloudwatt entend produire des services standards, en grands volumes et à bas coût, et s’appuyer majoritairement sur l’écosystème partenaires pour personnaliser et verticaliser ces services. Patrick Starck, son président, a notamment cité les éditeurs de logiciels comme cible de choix dans sa conquête de partenaires.
Mais Gérard Duquesne, directeur commercial en charge des alliances et des partenaires nous a confirmé par la suite qu’il comptait associer tous les profils de partenaires (grands intégrateurs, revendeurs, VARs, SSII…) à sa démarche afin d’avoir la couverture marché la plus large possible.
Car Cloudwatt entend s’adresser à l’ensemble du marché : grands comptes, PME et comptes publics.
Les tarifs ne seront en revanche révélés qu’en novembre et l’offre ne sera disponible qu’en décembre. Celle-ci devrait se réduire dans un premier temps à des services d’infrastructure et de plate-forme à la demande avant d’évoluer progressivement vers du SaaS en fonction des partenariats que la société aura initié avec les éditeurs.
Questionnée sur le fait de savoir si, en subventionnant des consortium tels que Cloudwatt et Numergie, l’Etat ne déstabilisait pas les PME privées déjà impliquées dans la fourniture de services cloud, la ministre déléguée a justifiée la démarche publique en arguant de la nécessité de faire émerger des acteurs nationaux et européens capables de rivaliser avec les géants américains. Elle a par ailleurs estimé que ces champions nationaux allaient être en mesure de fournir des services diffrenciés de ceux des sociétés privées.
Parmi ces différenciateurs, les dirigeants de Cloudwatt insistent sur le fait que sa plate-forme sera hébergée au sein du datacenter dernier cri que France Télécom est sur le point d’inaugurer à Val-de-Reuil en Normandie. Un centre qui offrirait selon ses promotteurs un niveau d’industrialisation et de sécurité inégalé avec ses trois nœuds réseaux, ses trois liens d’acheminement énergétique séparés, son PUE de 1,3, etc.
Au-delà de cet atout maître, Patrick Starck a mis en exergue le choix d’une architecture technique open source (OpenStack, J Billing, SugarCRM, Prestashop…) pour ne pas dépendre de fournisseurs de technologie propriétaire, s’est engagé sur les notions de réversibilité et de transparence contractuelle, a vanté le fait de démarrer en mode start-up avec les avantages que cela comporte en termes de réactivité, a promis une facturation réellement à l’usage et un accès réellement self service, et a mis en avant ses partenariats avec les spécialistes eNovance, Ysance, Alpha Layer ou Linagora qui l’accompagnent dans la conception et la mise en œuvre de son architecture…
Cloudwatt, qui vise à terme le leadership européen des services cloud, pourrait générer d’ici à cinq ans 500 M€ de chiffre d’affaires annuel et être à l’origine de la création de 300 à 500 emplois directs.