Le terme cloud donne l’impression d’une informatique éthérée. En fait, c’est une affaire d’investissement considérable dans la construction de data centers.

Rackspace et VMware en ont sans doute fait les frais, le premier en sortant de la bourse (Rackspace sort de la bourse, qui va suivre ?), le second en réorientant sa stratégie et en mettant au second plan son offre de cloud public (VMware s’engage sur une stratégie multi-cloud), la course aux services cloud coûte cher, très cher. Selon le cabinet d’études 451, 5 entreprises Internet parmi les plus actives – Apple, Google, Microsoft, Amazon et Facebook – (Trois d’entre eux sont des fournisseurs de services cloud) ont alloué plus de 115 milliards de dollars sur les 14 derniers trimestres en dépenses d’investissement dont une partie dans la construction de data centers. Au deuxième trimestre 2016, les montants investis ont augmenté de près de 10 % par rapport au 1er trimestre et de 60 % par rapport au même trimestre il y a 2 ans. La course au cloud et aux services Internet impose des investissements de plus en plus importants.

Et dans cette course, la règle des économies d’échelle prévaut en entraîne la construction de data centers toujours plus grand. Selon 451 Research, il est possible de dépenser plus d’un milliard de dollars pour la construction d’un méga data center lorsque l’on inclut les équipements informatiques. Et le montant des dépenses consenties devrait augmenter encore dans les années à venir.

Apple est le constructeur qui a les poches les plus pleines. Sur les 9 premiers mois de son exercice fiscal, la firme à la pomme a réalisé un chiffre d’affaires de 168 milliards de dollars et une bénéfice net de 36 milliards de dollars. Sur les 14 derniers trimestres, Apple a dépensé 36 milliards de dollars en CAPEX. Elle possède deux data centers en Caroline du Nord, dans l’Oregon et à Cupertino (au siège) et à Newark en Californie, à Reno dans le Nevada. Elle devrait ajouter un data center dans la banlieue de Phoenix (2 milliards de dollars) et deux autres en Europe, en Irlande et au Danemark qui devraient être ouverts en 2017. Apple loue également des espaces auprès d’opérateurs de colocation (MTDC ou multi-tenant datacenter providers), notamment à Chicago et en Virginie.

Google opère des data centers dans un peu plus d’une douzaine d’endroits aux Etats-Unis mais aussi au Chili, à Taiwan et Singapour, en Finlande, Belgique, Irlande. Parmi les projets d’extension ou de construction les plus récents, il faut mentionner un nouveau data center à Eemshaven dans le nord des Pays-Bas pour 600 M€, des extensions des data centers existants en Caroline du Sud et en Caroline du Nord pour 600 M$ chacun. Parmi les projets les plus importants, Google a confirmé qu’il allait investir 1 milliard de dollars dans un data center à Council Bluffs (Iowa) dans la banlieue d’Omaha qui s’ajoute au 1,5 milliard déjà investis. Les choix des endroits pour construire ces installations dépendent de paramètres comme la proximité d’une source d’eau froide, d’énergie électrique bon marché mais aussi d’avantages financiers proposés par les collectivités locales.

Microsoft possède selon 451 Research une centaine de data centers, certains en propre, d’autres dans des installations louées à des hébergeurs et poursuit la construction de nouvelles installations ou l’extension d’installations existantes, notamment pour supporter les services Office 365, Azure et les jeux en ligne sur Xbox. L’éditeur poursuit la construction d’une installation organisée en trois data centers pour une surface totale de plus de 300 000 m² et un montant de 3,5 milliards de dollars. Cet équipement devrait être finalisé en 2022. Le choix du lieu est en partie motivée par le coût de l’électricité parmi les plus bas aux Etats-Unis (5,71 cents/kWh). Amazon est relativement avare d’informations mais aurait dépenser quelque 12 milliards de dollars depuis 2005, date à laquelle l’entreprise de Seattle a lancé ses services cloud avec AWS. Aujourd’hui, AWS possède des data centers supportant les 13 régions qui opère ses services.

L’infrastructure du cloud AWS repose sur des régions et des zones de disponibilité. Une région est un emplacement physique hébergeant plusieurs zones de disponibilité. Les zones de disponibilité comprennent un ou plusieurs centres de données discrets hébergés dans des installations séparées. Chacun de ces centres dispose d’une alimentation redondante, d’une mise en réseau et d’une connectivité. Ces zones de disponibilité permettent d’exploiter des applications de production et des bases de données plus hautement disponibles, tolérantes aux pannes et évolutives.

Pour sa part Facebook a lancé la construction de deux data centers à Clonee près de Dublin en Irlande dont l’un sera alimenté par de l’énergie éolienne. L’entreprise doit en ajouter un nouveau data center à West Jordan dans l’Utah ou à Los Lunas dans le nouveau Mexique. Le choix sera basé sur les avantages fiscaux que proposeront les collectivités à l’entreprise. Egalement sur InformatiqueNews :

Sélection 2016 de logiciels de comptabilité pour TPE et PME

Microsoft leader des logiciel SaaS