Selon le Washington Post, qui s’est procuré un document attribué à Cisco, ce dernier et ses concurrents US feraient du lobbiyng pour barrer la route du marché américain aux équipementiers chinois.

 

« Malgré ses dénégations, il est difficile à Huawei de défaire ses liens avec l’armée populaire de libération et du gouvernement chinois », cette phrase figure dans un argumentaire de 7 pages intitulé « Huawei et la sécurité nationale » attribué à Cisco. Le document dont le Washington Post s’est procuré une copie, serait utilisé par l’équipementier américain pour persuader les clients de ne pas porter leur choix sur du matériel Huawei.

Le quotidien constate qu’un rapport publié la semaine dernière par le sénat US affirme, dans des termes plus ou moins similaires, que le Chinois utilise sa technologie afin d’aider le gouvernement de Pékin à étendre ses opérations d’espionnage.

Des arguments que les autres concurrents américains utiliseraient eux-aussi dans des opérations de lobbiyng intense auprès du congrès.

Jusqu’à présent  rien n’a permis de vérifier la véracité des arguments anti-chinois de Cisco et de ses « alliés », même si le fondateur et actuel CEO de la société chinoise, Ren Zhengfei, est un ancien officier de l’armée chinoise..

Cependant, par deux fois ils ont porté leurs fruits, la première fois en novembre 2010 quand le CEO de Sprint, Dan Heskel, a été prié par le secrétaire d’Etat au commerce, Gary Locke, de rejeter les offres d’Huawei. La seconde lorsque, un groupe de juristes a écrit au président Obama pour critiquer un contrat entre le fabricant chinois et le département de l’agriculture.

Symantec a lui aussi coupé les ponts avec Huawei, craignant d’être exclus du programme « Joint Cybersecurity Services Pilot » qui consiste à partager des informations sensibles concernant les cybermenaces entre les autorités et des sociétés privées.

 

Par ailleurs, Cisco vient de rompre sa collaboration, vieille de 7 ans, avec l’autre grand équipementier chinois, ZTE, officiellement parce que ce dernier n’aurait pas respecté l’embargo imposé par Washington à l’encontre de Téhéran. Il n’est toutefois pas sûr que le lobbiyng anti-chinois soit totalement étranger à cette décision imposée par le congrès.

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Il n’y a pas qu’outre-Atlantique qu’est prise au sérieux ce risque technologique, avéré ou non. Cet été, l’ancien secrétaire d’Etat à la Défense et aux Anciens combattants de Nicolas Sarkozy, Jean-Marie Bockel, a désigné ZTE et Huawei comme étant des menaces à la sécurité nationale et proposé d’interdire la vente de leurs routeurs de coeur de réseau en Europe.