D’après le Financial Times, devant le refus d’Oracle de céder MySQL, la Commission européenne s’apprêterait à notifier officiellement son objection à l’opération, dernière étape avant un veto définitif.

 

La visite au mois d’octobre de la présidente et directrice financière d’Oracle, Safra Catz, à Bruxelles n’a semble-t-il servi à rien, chacun campant sur ses positions. La commissaire européenne, Neelie Kroes, n’est toujours pas convaincue que la prise de contrôle de Sun ne pose pas de problème de concurrence. De son côté, l’éditeur refuse de se défaire de MySQL, la base de données open source contenue dans la corbeille du constructeur, ou de justifier sa position par des arguments convaincants.

On s’avancerait ainsi vers un blocage pur et simple de l’opération par Bruxelles. C’est du moins ce que croit savoir le Financial Times, citant une personne proche du dossier. Selon cette dernière, les autorités européennes s’apprêteraient à notifier leurs objections, ultime étape avant un veto définitif.

La dernière fois que la Commission a empêché une fusion aux Etats-Unis remonte à 2001, lorsque General Electric a tenté de racheter Honeywell. Depuis lors, les autorités de régulation de Bruxelles et de Washington essayent de coordonner leurs actions enfin d’éviter de nouveaux barrages. Sans succès cette fois semble-t-il puisque la justice américaine a quant à elle donné son feu vert à l’opération.

Nos confrères du quotidien économique rappellent qu’entre 1994 et 2003, la Commission n’a refusé que 21 fusions sur les 2.157 dossiers qu’elle a étudié. Depuis 2004, ce chiffre est tombé à 2…sur 1.665. A présent, Oracle a le choix entre 3 solutions : céder MySQL, renoncer au rachat de Sun ou entamer une action en justice. Une action qui risque d’être longue et coûteuse.