Le Brexit aura une incidence immédiate sur les dépenses IT au Royaume-Uni, en Europe et dans le monde indique une étude de Gartner. Tout d’abord, la chute de la livre par rapport au dollar forcera les fournisseurs américains à augmenter leurs prix. Le cabinet a calculé qu’environ 4,6 milliards de dollars partiront ainsi en fumée. Par ailleurs, IDC tablait jusqu’à présent sur une croissance des dépenses IT outre-Manche de 1,7% pour atteindre 179,6 milliards de dollars. A présent, ses projections font au contraire état d’une baisse de -0,3 à -3%, une fourchette particulièrement large comme on le voit.
Comme le marché britannique pèse 26,5% du marché européen, cette baisse aura bien entendu un impact non négligeable sur ce dernier. Royaume-Uni inclus, les dépenses européennes devaient croître d’un petit 0,2% pour atteindre 688,7 millions de dollars cette année. C’était ce qui était prévu avant le Brexit. Aujourd’hui, IDC ne donne pas de chiffres précis mais rappelle que ce même marché britannique représente 5,26% du marché mondial.
D’après un des responsables des prévisions au cabinet, John Lovelock les premières victimes de ces baisses devraient être les fabricants de matériels (serveurs, stockage, réseaux, téléphones, tablettes, et ordinateurs personnels). Le secteur du PC, déjà mal en point, n’avait vraiment pas besoin de ça. A en croire nos confrères de TheRegister, certains fabricants auraient suspendu les commandes de distributeurs en attendant d’y voir plus clair.
Ces prévisions catastrophiques ne cadrent pas avec celles du cabinet concurrent IDC. Ce dernier avait planché sur le sujet bien avant l’annonce du Brexit et avait formulé fin avril des hypothèses moins pessimistes. Selon lui, le Brexit aura bien un impact sur le marché IT mais relativement modéré. « Le Brexit n’aura pas un effet spectaculaire parce que les dépenses IT sont dictées par différents facteurs, notamment par les moteurs de la demande – tels que la transition vers les technologies de la troisième plateforme – qui sont relativement indépendants des cycles économiques locaux », écrivait Philippe Carter, analyste en chef des services européens du cabinet. Rappelons que les technologies de la troisième plateforme rassemblent le cloud, la mobilité, l’analytique et les médias sociaux.
En revanche, le Brexit ne devrait pas avoir d’influence à moyen terme sur les dépenses dans le reste de la Communauté. « Beaucoup d’organisations sont verrouillées par des accords de licences logicielles pluriannuels et par des contrats d’outsourcing qui ne peuvent pas être dénoncés, ni radicalement modifiés à court terme. L’impact à l’échelle européenne sur le long terme dépendra de la renégociation de la législation et des directives de l’Union européenne et ne peut être prédit actuellement », estimait Douglas Hayward, en charge des services européens du cabinet.
Le services financiers, la production et la distribution devraient alors être les plus impactés par la décision des Britanniques.