Les hyperscalers américains dominent largement le marché français du cloud mais pas question de les laisser occuper tout le terrain médiatique. Surtout au moment où tous accélèrent sur le développement de leurs régions cloud françaises. Capgemini et Orange qui étaient restés relativement discrets depuis l’annonce de leur cloud de confiance Bleu l’an dernier, communiquent donc à nouveau pour détailler le calendrier de leur projet de joint-venture.

La nouvelle société devrait voir le jour d’ici fin 2022, dès l’obtention des autorisations réglementaires nécessaires. Capgemini et Orange précisent qu’ils travaillent encore avec l’ANSSI pour s’assurer que les services Cloud de Bleu sont conçus en conformité avec les exigences SecNumCloud. Au niveau du management, c’est Jean Coumaros, actuellement Directeur de la Transformation et membre du Comité Exécutif du groupe Capgemini, qui a été choisi par les deux actionnaires comme Directeur Général pressenti de la future joint-venture Bleu.

Mais même si la société Bleu voit le jour cette année, sa plateforme Cloud ne sera opérationnelle qu’en 2024. Un temps que l’entreprise veut mettre à profit pour faire connaitre ses services et qui permettra à ses futurs clients, principalement les opérateurs d’importance vitale (OIV), de services essentiels (OSE) et les administrations, de préparer leur migration et de réaliser les tests préalables.

Désormais, notre principale ambition, avec notre partenaire Capgemini, est de faire en sorte que les clients soient prêts à tirer parti des services de Bleu dès la mise en service de la plateforme, et qu’ils puissent entamer leur transition avec le meilleur accompagnement possible », commente dans le communiqué la DG d’Orange Christel Heydemann.

Les entreprises et administrations seront-elles prêtes à patienter encore près de deux ans pour bénéficier de Microsoft 365 et des services Azure et 365 dans l’environnement de cloud de confiance de Bleu ? Le calendrier présenté n’a en tout cas pas manqué de faire réagir la concurrence.

« L’annonce a pour but de cristalliser le marché, alors que des acteurs français proposent déjà des solutions conformes aux besoins et attentes du marché », a ainsi réagi David Chassan, directeur de la stratégie de 3DS OUTSCALE, qui rappelle que ce « cloud d’hyper-confiance  » est déjà à disposition des clients publics et privés. « La volonté du marché est d’accélérer rapidement sa transformation numérique, et cela doit se passer maintenant », a-t-il ajouté.

Mais au delà du calendrier, c’est bien deux visions du cloud souverain qui s’affrontent, entre les partisans d’une alliance avec les hyperscalers américains et ceux qui prônent le développement de plateformes portées par des acteurs nationaux ou européens.