BlackBerry, qui a réduit ses pertes à 28 millions de dollars au cours du trimestre (contre 60 millions de dollars un an plus tôt) dispose encore d’une jolie cagnotte. Au 30 mai celle-ci s’élevait à 3,32 milliards de dollars.  » De quoi, écrivions-nous alors, faire éventuellement quelques acquisitions « .

La société de Waterloo ne s’en est pas privé. Après avoir racheté l’Israélien Watchdog en avril et l’Américain AtHoc spécialisé dans  la communication de crise en juillet dernier, elle vient de dépenser la coquette somme de 425 millions de dollars – versés uniquement en numéraire – pour s’offrir le spécialiste de la sécurisation des solutions de mobilité Good Technology.

Basé à Sunnyvale en Californie, ce spécialiste du ByOD détient de nombreux brevets qui intéressent son acquéreur. Par ailleurs sa technologie de conteneurisation protégeant la confidentialité de l’utilisateur complète celle du Canadien. Enfin, de l’aveu même de ce dernier, Good possède une réelle expérience dans la gestion multi-OS avec 64% des activations provenant de terminaux sous iOS, De quoi étendre l’expertise de BlackBerry jusqu’à présent cantonnée à BB 10 et à Android (notamment à travers l’offre Knox de Samsung).

« En acquérant Good, BlackBerry va mieux résoudre le principal problème rencontré par les DSI actuellement, spécialement dans les industries réglementées : gérer de manière sécurisée les terminaux équipés d’OS différents. En leur fournissant des capacités multiplateformes, nos clients ne devront plus faire de compromis en choisissant les systèmes d’exploitation utilisés, les modèles de déploiement et le niveau de confidentialité et de sécurité », explique dans un communiqué le président et CEO de BlackBerry, John Chen.

Good Technology revendique plus de 6.200 clients, parmi lesquels la moitié des entreprises du Fortune 100, la totalité des banques commerciales du Fortune 100, des entreprises majeures des secteurs de la défense, de l’aéronautique, de la santé, de l’industrie et du retail.

Si l’on en croit Les Echos, cette société privée a quasiment doublé son chiffre d’affaires entre 2012 et 2014 pour passer de 116 à 212 millions de dollars. Elle a en revanche affiché des pertes cumulées de 300 millions en trois ans.

Cela ne semble pas effrayer le fabricant de Waterloo qui s’attend à engranger 160 millions de dollars supplémentaires grâce à cette acquisition, et cela dès le premier exercice suivant la transaction.