BlackBerry a du mal à sortir la tête de l’eau. Le fabricant canadien – qui s’apprête à dévoiler l’A10, son quatrième terminal équipé du système d’exploitation BB 10 – a connu une assemblée générale des actionnaires plutôt agitée la semaine dernière.

Selon le Wall Street Journal, l’ordre du jour était officiellement consacré à la validation du changement de nom de la société et au départ de John Wetmore et de l’ancien président John Richardson, deux administrateurs qui n’ont pas souhaité voir leur mandat renouvelé. Le sujet qui était dans toutes les têtes présentes était d’une toute autre nature : la situation toujours préoccupante de la société.

Le CEO, Thorsten Heins, a ainsi surtout consacré toute son énergie à tenter de rassurer les actionnaires après la perte de nette de 84 millions de dollars annoncée pour le premier trimestre fiscal de l’exercice 2013-2104. Il leur a demandé d’être patients, expliquant que l’entreprise en était au début de son rétablissement.

« Nous n’avons manifestement pas fourni les résultats que beaucoup d’analystes et d’investisseurs attendaient  à court terme », a-t-il reconnu avant d’ajouter, « Nous travaillons nuit et jour pour apporter des améliorations ».

Parmi les options retenues figurerait notamment celle de suppressions d’emplois supplémentaires. C’est du moins l’avis d’une « source bien informée » qui s’est confiée à nos confrères américains. Sans citer de chiffres, elle a expliqué que ces licenciements s’ajouteraient au plan de départ de 5.000 personnes entériné au cours de l’exercice précédent.

On notera que parmi les derniers départs figure celui de Richard Piasentin, vice-président en charge des ventes aux Etats-Unis. Ce dernier paye ainsi le lancement plutôt raté du Z10 dans le pays. Un actionnaire a d’ailleurs qualifié ce lancement de « désastre ». Un autre investisseur a quant à lui demandé pourquoi il était aussi difficile de monter en puissance aux USA. « Il y a certainement des leçons à en tirer mais je ne pense pas que ce lancement était un désastre », a répondu Thorsten Heins, mettant l’échec du Z10 sur le compte des opérateurs américains qui, par opportunisme, mettraient en avant les smartphones les plus faciles à vendre que sont les iPhone et les Samsung Galaxy.

L’actionnaire activiste Vic Alboini de Jaguar Financial est quant à lui revenu à la charge à propos de la vente ou du démantèlement de l’entreprise, une idée défendue par le fonds depuis longtemps et qui a fait partie des options envisagées par BlackBerry l’an dernier.

« Avant d’envisager une option stratégique, je crois qu’il faut créer de la valeur. Actuellement je ne peux pas distraire le management de ce qu’on attend de lui », a rétorqué le CEO, qui s’est déclaré « ouvert à 100% à des partenariats ou des alliances », sans toutefois révéler quels étaient ces partenaires potentiels.