Les deux co-fondateurs de la société ont finalement jeté l’éponge. La direction générale de la société est confiée à Thorsten Heins, un ex-Siemens. La présidence est assurée par la financière Barbara Stymiest.
Comme le bruit en courait depuis quelque temps, les deux co-présidents de RIM, Mike Lazaridis et Jim Balsillie, ont cédé leur poste à Barbara Stymiest. Agée de 55 ans, naguère directrice opérationnelle de la Royal Bank of Canada et ancienne directrice générale de la bourse de Toronto, cette dernière a rejoint le conseil d’administration du constructeur canadien en tant que membre indépendant en 2007.
Contrairement aux rumeurs cette fois, les deux hommes ont également abandonné leurs fonctions opérationnelles au profit de Thorsten Heins. Cet Allemand de 54 ans occupait depuis août 2011 les fonctions de directeur général de l’ingénierie des produits. Ancien de chez Siemens, il avait rejoint RIM en 2007 en tant que senior vice-président en charge de l’ingénierie des matériels.
« Il arrive un moment au cours de la croissance d’une entreprise prospère où les fondateurs réalisent qu’il est temps de céder le bâton de commandement », explique dans un communiqué Mike Lazaridis. Ce dernier devrait conserver un rôle au sein de la société en temps que vice-président du conseil et président d’un nouveau comité de l’innovation, réunissant plusieurs administrateurs et destiné à fournir du conseil stratégique au nouveau CEO.
De son côté, Jim Balsillie quitte la société mais demeure membre du conseil d’administration. Les deux hommes détiennent chacun plus de 5% du capital de l’entreprise qu’ils ont fondée.
Le conseil d’administration accueille un nouveau membre en la personne de Perm Watsa qui dirige le fonds canadien Fairfax Financial Holdings Limited.
Thorsten Heins a bien entendu expliqué qu’il avait confiance en l’avenir de RIM. « Comme chaque entreprise qui a grandi aussi rapidement que nous, il y a d’inévitables douleurs de croissance. Nous avons tiré les conclusions de ces challenges et, je le crois, nous deviendrons ainsi une société plus solide. » Il a par ailleurs annoncé le recrutement prochain d’un directeur marketing.
Le poste est vacant depuis le départ en mars dernier de son titulaire Keith Pardy.
Reste à voir si ces changements suffiront à remettre sur les rails une entreprise dont la capitalisation a fondu de 77% sur les 12 derniers mois.