Le big Data, tout le monde en parle. Mais, comme le cloud il y a cinq ans, cela reste un peu nébuleux. La 2e édition du congrès Big Data a fait le plein mais a confirmé que le marché n’avait pas vraiment décollé en France.


La deuxième édition du congrès Big Data Paris qui vient de fermer ses portes a incontestablement été un succès d’audience. L’événement a rassemblé plus de soixante exposants, contre une vingtaine l’année dernière, et avec quelque 1700 participants (les chiffres ne sont pas définitifs), il aurait presque triplé sa fréquentation.

On retiendra, outre la présence des géants de l’IT (notamment IBM, Oracle, EMC, Google, SAP, HP, Amazon… mais, contrairement à 2012, pas Microsoft) et des spécialistes de la BI et de l’analytique (Actuate, Microstrategy, Teradata, Informatica, SaS, Bime, Talend, QlikView, Tableau Software…), la participation en nombre de grandes SSII (Sopra, Atos, Capgemini, Tata Consultancy Services, …), de cabinets de conseil (Accenture, CGI Business Consulting, BearingPoint, Ysance, BIwhere…) et d’intégrateurs (Bull, Keyrus, Micropole, SCC…).

Au côté de ces acteurs traditionnels, les visiteurs auront toutefois noté la présence de nombreux petits acteurs, dont une bonne part se présentait comme des pure-players Big Data : AID, Bluestone, Dataiku, Data Publica, Exasol, Hurence, Ingensi, nextperformance, Opendatasoft, Quartet FS…

Mais si la fréquentation était bien au rendez-vous, les clients étaient beaucoup plus rares. Ou du moins n’avaient-ils envoyé que des éclaireurs. De fait, tout le monde s’accorde à dire que le marché est encore balbutiant en France. « Il n’y avait pas grand chose à se mettre sous la dent en termes de retours d’expérience de grands clients français, regrette ainsi le directeur marketing et communication d’un grand intégrateur spécialisé BI. Et les rares applications concrètes relèvent pour l’essentiel de démarches marketing archi-banales : analyse de tickets de caisse, retours de campagnes… »

Non seulement il n’y a pas de cas clients mais il semble qu’il n’y ait pas non plus beaucoup de projets. « J’entends partout dire que les projets restent au stade de la maquette, poursuit notre interlocuteur. Seuls les pure-players Big Data paraissent en mesure de présenter des réalisations concrètes, essentiellement dans le domaine de l’analyse Web pour des projets de fidélisation, de e-réputation, des enquêtes de satisfaction, etc. Des pure-players qui fondent très souvent leur expertise autour d’Hadoop, ou de technologies approchant, pour des questions de coûts ».

Toutefois, chacun convient que si le marché est encore embryonnaire en France, le potentiel est important. « Le cloud est longtemps resté dans le domaine du vaporware avant de devenir stratégique », souligne Thierry Bloch, directeur général du constructeur de solutions de stockage intégrées Intellique, qui prédit également un grand avenir au Big Data.

De ce point de vue, Big Data Paris 2013 a parfaitement joué son rôle de plate-forme d’échange, de rencontres et d’information, selon ce dernier. « Il y avait de la matière et de la passion. Cela redonne de la vie au marché de l’IT », ajoute-t-il. Reste maintenant pour lui, comme pour le reste de l’écosystème IT, à trouver sa place sur ce marché à fort potentiel de croissance.