AWS est très mauvais joueur. Le New York Post rapporte que lors de l’AWS Summit qui s’est déroulé en juillet au Javits Center de New York, il a été interdit aux participants de faire allusion à la concurrence. Les entreprises disposant de stands où figuraient la moindre référence à des entreprises comme Microsoft, Google ou Alibaba ont été obligées de cacher ou supprimer tout ce qui se rapportait à ces dernières. Une personne payée par Amazon s’assurait avant l’entrée au Javits Center qu’aucun document ou objet n’évoquait les clouds rivaux. Une fois le stand installé, un nouveau contrôle avait lieu. Si un document litigieux était découvert, il devait être modifié sur le champ. « Ils ont examiné tout ce qui allait figuré sur notre stand en termes de PowerPoint, de présentations, de démos, voire de goodies », a expliqué un participant à nos confrères. Le contrôleur repassait une heure après pour vérifier que ses ordres avaient été exécutés. Selon un autre témoin, des employés d’AWS se déplaçaient dans la salle pour coller du ruban adhésif mat sur les documents litigieux.
Encore plus incroyable : les termes et expressions faisant référence aux autres clouds tels que « multicloud », « autres clouds », « n’importe quel cloud » étaient bannis. Bref, il fallait faire comme si le seul cloud au monde était celui d’AWS. Cela fait penser aux purges staliniennes qui imposaient que toute référence aux opposants du « petit père des peuples », ou considérés comme tels, disparaisse des documents officiels y compris des photos.
Apparemment la firme de Seattle, bien que toujours numéro un mondial, ne supporte pas que sa croissance subit un sérieux ralentissement alors que celle de ses principaux rivaux progresse. « Ils pensent pouvoir contrôler la situation en ne montrant pas aux gens ce qui se passe. Mais il est trop tard pour remettre le génie dans la bouteille », a déclaré à nos confrères Holger Mueller, analyste principal chez Constellation Research.
« À mesure que nous entrerons dans la nouvelle phase du cloud, la concurrence sera beaucoup plus vive », a de son côté explique Dan Ives, analyste chez Wdbush. « Un environnement multicloud n’est pas un avantage pour Bezos et Amazon. »