Les États-Unis ont engagé de nouvelles poursuites pénales contre Mike Lynch révèle Reuters. Le fondateur d’Autonomy est accusé de fraude par voie électronique et de fraude liée aux valeurs mobilières supplémentaires ce qui peut désormais aboutir à une peine de 25 ans de prison, au lieu de la peine maximale de 20 ans encourue jusqu’à présent, et à une amende de 250.000 dollars. Il est notamment reproché à Lynch d’avoir trompé des investisseurs lors de l’achat et de la vente de titres HP, la valeur du constructeur ayant été impactée par l’opération.
Mike Lynch fait ainsi face à 17 actes d’accusations. En bref, le Britannique est accusé d’avoir gonflé la valeur d’Autonomy lors de la vente de la société à Hewlett-Packard (aujourd’hui HPE) pour 11 milliards de dollars en 2011. Selon l’acte d’accusation de la cour fédérale de San Francisco, Autonomy a notamment présenté pour les exercices 2009 des bilans faisant état de marges brutes allant de 87,1% à 91%, présentant la société comme « un des rares exemples d’entreprise pure software ». Un an après l’acquisition, HP avait été contraint d’inscrire une charge de dépréciation de 8,8 milliards de dollars, soit les ¾ du prix d’achat.
Les nouvelles accusations ont été révélées avant le début du procès ce lundi devant la Haute Cour de Londres pour fraude civile de 5 milliards de dollars, HPE accusant Mike Lynch et l’ancien directeur financier d’Autonomy, Sushovan Hussain, d’avoir été impliqués dans des irrégularités comptables. La firme de Palo Alto réclame 5 milliards de dollars de dommages et intérêts. Les deux accusés nient avoir commis des actes répréhensibles. Invités par Reuters à commenter l’information, leurs avocats n’ont pas répondu.
En avril 2018, un jury fédéral a reconnu Sushovan Hussain coupable de fraude électronique et d’autres crimes liés à la valorisation d’Autonomy. Le verdict est prévu pour le 13 mai et devrait faire l’objet d’un appel.