Les États-Unis ont engagé des poursuites pénales contre Mike Lynch révèle Reuters. Le Britannique est accusé d’avoir gonflé la valeur d’Autonomy lors de la vente de la société à Hewlett-Packard (aujourd’hui HPE) pour 11 milliards de dollars il y a 7 ans. Accusé de complots et de fraude, l’ex-CEO d’Autonomy risque une peine de prison de 20 ans.
Mike Lynch a co-fondé Autonomy en 1996 et en a été le CEO. En 2011, la société a été rachetée par la firme de Palo Alto qui souhaitait en faire le pivot de son activité dans les logiciels. Un an plus tard, HP avait été contraint d’inscrire une charge de dépréciation de 8,8 milliards de dollars, soit les ¾ du prix d’achat.
Les avocats de Mike Lynch, qui a toujours nié tout acte répréhensible, ont déclaré dans un communiqué vendredi que l’acte d’accusation était une « parodie de justice » et qu’il contesteraient les accusations.
« HP a cherché à reprocher à Autonomy ses propres erreurs fatales et a accusé à tort Mike Lynch afin d’en couvrir les traces », ont déclaré les deux juristes. « Mike Lynch ne sera pas le bouc émissaire de leurs échecs. Il n’a rien fait de mal et se défendra vigoureusement contre les accusations portées contre lui », ont-ils ajouté, affirmant que ces réclamations constituaient un différend commercial concernant l’application des normes comptables britanniques.
Stephen Chamberlain, qui fut vice-président en charge des finances d’Autonomy de 2005 à 2011, a également été inculpé indique Reuters.
S’ils sont reconnus coupables, Mike Lynch et Stephen Chamberlain devraient rembourser respectivement 815 millions de dollars et 4 millions de dollars.
En avril dernier, l’ex-directeur financier d’Autonomy, Sushovan Hussein, avait été déclaré coupable de fraude par la cour fédérale de justice de San Francisco. Le Britannique, qui a aussitôt fait appel, fait par ailleurs l’objet d’une enquête de la part du Financial Reporting Council (FRC) du Royaume-Uni.
Poursuivi devant la justice britannique par Mike Lynch qui l’accusait d’incompétence dans la gestion d’Autonomy, HPE avait à son tour tenté de déposer plainte devant la justice du Royaume-Uni.