Atos indique dans un communiqué avoir approché Gemalto et remis une offre formelle d’acquisition visant l’intégralité des titres en circulation ou à émettre. « Atos a invité le conseil d’administration de Gemalto à entrer en collaboration en vue de finaliser un accord de rapprochement. Atos a remis au conseil d’administration de Gemalto le 28 novembre 2017 une offre amicale, attractive et qui prend en compte les intérêts de l’ensemble des parties prenantes. Depuis lors, Atos a réitéré ses intentions amicales », indique l’ESN qui rend publique sa proposition « compte tenu des risques accrus pouvant désormais affecter le titre Gemalto, et dans un souci de bonne information du marché ». L’ESN annonce qu’elle « déposera son projet d’offre auprès de l’autorité de marché néerlandaise et souhaite négocier rapidement un protocole d’accord avec Gemalto, en vue d’aboutir à une transaction recommandée ». De son côté, le groupe basé à Amsterdam a indiqué qu’il donnera sa réponse à l’OPA d’ici au 15 décembre.

Le groupe dirigé par Thierry Breton espère séduire les actionnaires du fabricant de cartes SIM, en proposant 46 euros par action, ce qui représente une prime de 42% sur le cours de bourse du 8 décembre, et un débours de 4,3 milliards d’euros en numéraire, en s’appuyant sur la trésorerie existante d’Atos et sur un emprunt « ayant fait l’objet d’engagements fermes ». Il évoque également « l’intégration réussie des 33.000 salariés de Siemens IT, des 9.300 salariés de Bull ou encore des 9.600 salariés de Xerox ITO, transactions qui ont bénéficié à l’ensemble des parties prenantes ». Les dirigeants ne sont pas oubliés, puisque l’ESN leur propose de participer aux ambitions du groupe combiné, « de la même façon qu’Atos a su impliquer et intégrer les dirigeants de Siemens, Bull et Xerox ITO par le passé ».

Pour Thierry Breton cette opération conduira à l’émergence d’un leader mondial des technologies de la cybersécurité et des services numériques générant, « au bénéfice de toutes les parties prenantes » « Atos a suivi au cours des dernières années et avec un intérêt certain la transformation de Gemalto en un acteur de référence de la sécurité numérique, de l’internet des objets, et du paiement. Sa présence mondiale et son portefeuille unique de technologies et de clients constituent des atouts majeurs sur le marché. Nous sommes convaincus que le rapprochement de nos deux groupes permettrait d’asseoir une position de leader mondial en cybersécurité, technologies digitales et services numériques, et de renforcer nos positions d’acteur européen de référence des services transactionnels de paiement électronique », explique le dirigeant. « Dans son projet industriel et sa proposition de valeur, Atos a pris en compte les intérêts de l’ensemble des parties prenantes des deux groupes, actionnaires, salariés et clients, qui bénéficieront tous du projet amical proposé. Atos dispose d’une expérience reconnue dans l’intégration réussie du management, des équipes et des métiers. »

Après avoir annoncé un premier semestre catastrophique en raison notamment de la dégradation des perspectives du marché des cartes SIM amovibles et un plan d’économie de 50 millions d’euros, Gemalto a fait savoir qu’il supprimait 288 emplois en France, soit 10% des effectifs de l’Hexagone, dont un maximum de 262 licenciements. On notera que la publication du communiqué d’Atos intervient le jour même où une manifestation a réuni entre 200 et 30o salariés du fabricant de cartes SIM sur le site de la Ciotat pour protester contre ces licenciements.

Autre effet du document, le titre Gemalto a bondi de 33% ce mardi matin à l’ouverture de la bourse.