Après avoir annoncé un premier semestre catastrophique en raison notamment de la dégradation des perspectives du marché des cartes SIM amovibles, on pouvait s’attendre à des mesures draconiennes pour redresser la situation chez Gemalto. D’autant qu’en avril, la société avait annoncé un plan d’économie de 50 millions d’euros. C’est donc sans surprise que l’on apprend que le spécialiste de la sécurité numérique va supprimer 288 emplois en France, soit 10% des effectifs de l’Hexagone, dont un maximum de 262 licenciements. Sont ntamment concernés les sites de Gemenos et La Ciotat, dans les Bouches-du-Rhône, et de Meudon, dans les Hauts-de-Seine (qui a déjà vu le départ au cours de l’été de 41 salariés de Netsize, la filiale mobilité de l’entreprise).

Selon Les Echos, 600 emplois devraient par ailleurs être supprimés à l’étranger. « Sur le marché de la carte SIM, il n’y a plus d’investissement des opérateurs qui attendent l’arrivée de la e-SIMEt, sur la carte bancaire, nous faisons face à un gros trou d’air sur le marché américain », a expliqué à nos confrères Frédéric Vasnier, directeur général délégué de Gemalto. « Nos relais de croissance que sont la cybersécurité, l’Internet des objets ou les programmes gouvernementaux, sont tous en croissance à deux chiffres. Mais ce sont des marchés de taille inférieure, qui ne compensent pas la baisse de nos marchés historiques. »

Alors que le marché traditionnel de la carte SIM ne croît plus en volume et décroît en valeur, l’e-SIM reste encore balbutiante.

Pour l’exercice en cours, Gemalto s’attend à un bénéfice compris entre 293 millions et 323 millions d’euros, en baisse de 28 % à 35 % sur un an. En début d’année, l’entreprise tablait sur un bénéfice de 600 millions d’euros.

Le groupe, issu de la fusion de Gemplus et du Néerlandais Axalto et dont le siège social est à Amsterdam, emploie environ 15.000 personnes dans le monde. Il est dirigé par le Français Philippe Vallée, l’ancien directeur général adjoint, qui a succédé en septembre 2016 à Olivier Piou. Au travers de la participation de 8,28% de la banque publique d’investissement Bpifrance, l’Etat français est l’actionnaire de référence de Gemalto.